La Graffiti garden party revient à Millau

Les jardins de la mairie vont prendre des couleurs, ce week-end à Millau, mais les petites fleurs du parc n’y seront pas pour grand-chose. En attendant que le printemps fasse son travail, l’association millavoise Aéroson 12 se chargera d’égayer l’endroit à coup de bombes de peinture, avec la troisième Graffiti garden party. L’idée est née en 2014, quand le graffeur Raphaël Cros, installé à Millau depuis dix ans, a toqué à la porte de Karine Orcel, adjointe à la culture à la Ville.

« Il voulait développer un événement autour du graffiti, ça nous avait intéressés, se souvient l’élue. C’est tout un symbole, que d’ouvrir la mairie : cela offre un espace public à cet art urbain, qui s’exprime généralement dans des lieux “underground” ; et les jardins permettent d’en faire quelque chose d’intergénérationnel. » Car pour apprécier ces deux journées au parc, samedi et dimanche, pas besoin d’être un amateur du genre, il suffira d’avoir l’esprit ouvert.

Les plus intéressés iront voir, dès vendredi à 20 h 30, le documentaire Michel, brandade et graffiti, au cinéma voisin. Réalisé par un ancien du hip-hop gardois, Gecko Ciocca, le film montre la fascination d’un banlieusard de 67 ans pour une fresque graffiti en cours de réalisation dans son quartier.

Puis, samedi et dimanche, douze artistes du grand sud (Millau, Albi, Rodez, Lyon, Montpellier, Grenoble...) peindront 150 m² de panneaux contreplaqués, sous le regard du public. Un public qui pourra s’initier lui-même au graffiti, sur un mur provisoire. Ou prendre le micro entre deux sets de DJ, lors de sessions “open mic”. Et bien sûr se restaurer sur place.

La grande nouveauté sera la possibilité, samedi et dimanche à 16 h 30, de suivre l’ethnologue Katia Fersing dans les rues de la ville. Spécialiste du graffiti, sur lequel elle a publié une thèse, elle emmènera le public à la rencontre des graffitis historiques de la cité, dont elle connaît souvent les auteurs et l’histoire.