Le village de Sainte-Eulalie met la main à la pâte pour sauver la boulangerie

  • Ce matin-là, c’est Cathy qui
    Ce matin-là, c’est Cathy qui
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Centre Presse / Olivier Courtil

La terrasse vient d’être installée pour fêter le 14 juillet ! », répond avec malice Cathy, l’une des bénévoles de la boulangerie de Sainte-Eulalie à un habitant s’interrogeant sur cette réalisation sur la place du village. C’est que le départ à la retraite du boulanger Jean-Yves a ravivé la flamme de la fraternité sur la terre des « Encaulats ». Les mangeurs de choux (traduction d’Encaulats) le sont toujours, mais surtout et aussi de choux à la crème !

Pour éviter la fermeture de ce commerce de proximité, les habitants ont créé l’association « Boulangerie Mutuelle ». « Cette structure juridique va nous permettre de maintenir l’activité et surtout de l’augmenter pour réussir à faire venir un nouveau boulanger. L’objectif est donc d’assurer la transition jusqu’à l’accueil d’un repreneur », explique Xavier, responsable de la structure qui compte déjà 110 adhérents soit un tiers des habitants du village ! Pour ce faire, Jean-Yves loue la boulangerie à l’association, et fabrique pain et pâtisseries bénévolement, le temps de trouver un repreneur. « Il y a une bonne ambiance. L’idée de l’association m’est venue car des habitants venaient me donner un coup de main naturellement avant mon départ. J’ai de la chance », confie le premier intéressé.

Une chance aussi pour les habitants. Si la bonne ambiance a toujours été de mise, les paroles sont devenues des actes. « J’ai été dans la vente pendant 48 ans alors je connais mais j’apprends ici car je n’avais jamais travaillé pour une boulangerie », confie Maria, autre bénévole qui assure la relève de Cathy, ce matin-là, derrière le comptoir. Elle aussi a le sourire. Pas seulement de commerçant ni de circonstance mais celui du bonheur de se sentir utile. Cerise sur le gâteau, de cette utilité émane du lien social.

« Nous voulons faire de la boulangerie un nouveau lieu de rencontres et d’échanges où solidarité rime avec amitié dans un même but commun : sauver la boulangerie du village », dit en ce sens Xavier au nom de l’association. Du partage qui explique notamment la construction de la terrasse. Celle-ci a aussi, évidemment, une vocation commerciale. Mais il n’est pas question de concurrence avec les cafés du village. Outre cette terrasse, l’association fourmille de projets comme de relancer les tournées dans les hameaux avoisinants.

Pour cela, un appel aux bénévoles est lancé ainsi qu’un appel aux dons et prêts (meubles, petites vaisselles, etc.) « Le matériel est beaucoup trop vétuste pour espérer vendre en l’état. Si nous voulons garder notre boulangerie, nous devons nous retrousser les manches ». Et d’informer sur la position de la municipalité : « Aujourd’hui, nous avons déjà un accord verbal du maire du soutien de la municipalité qui pourra se matérialiser le moment venu par une aide financière, notamment pour l’acquisition de nouveaux matériels. Comme elle appuie déjà l’épicerie, puisqu’elle est propriétaire des murs et loue le local avec appartement à un loyer avantageux ».

L’engagement de Jean-Yves (lire ci-dessous) est à l’origine de la bienveillance et de l’investissement des habitants. « Il n’y a pas de repreneur aussi fou que lui pour travailler autant d’heures pour un salaire de misère », conclut Xavier. Les « Encaulats » sont dans le partage comme ils se partagent le temps de travail pour tenir les comptes de la boulangerie qui vit au rythme du cœur de l’ensemble des villageois. Ces derniers sont (déjà) récompensés puisque Christine, qui fait partie des bénévoles, sera embauchée le 1er juin pour tenir la vente.

Bénévoles et donateurs peuvent appeler au 05 65 61 33 86.

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