EN VIDÉOS. Législatives en Aveyron : les candidats de la 2eme circonscription ont 3 minutes pour vous convaincre

  • Huit candidats se présentent sur la deuxième circonscription. Seuls sept ont répondu à nos sollicitations.
    Huit candidats se présentent sur la deuxième circonscription. Seuls sept ont répondu à nos sollicitations.
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Centre Presse

Huit candidats se présentent à la succession de la députée socialiste Marie-Lou Marcel qui a décidé de ne pas briguer de nouveau mandat. La gauche gardera-t-elle cette circonscription qu’elle a régulièrement su conquérir ? Toujours est-il que l’heure est au renouvellement, avec des prétendant(e) s qui ne sont pas tous connus des 73 600 électeurs répartis entre le Bassin de Decazeville, le Villefranchois et une partie du Ségala. Un territoire assez bien morcelé qui devra choisir parmi les novices, mais aussi trois élus départementaux de premier plan en lice pour le 11 juin : André At (LR), Bertrand Cavalerie (PS) et Anne Blanc (LRM). Retrouvez ici leur portrait, et leur message vidéo : «Trois minutes pour convaincre».

L’insouciance de la jeunesse, c’est ce qui a amené Anne Blanc là où elle est aujourd’hui. Quelques mois seulement après son installation à Naucelle, à voilà dans une liste, incomplète, pour les élections municipales de 1995. « Nous n’étions pas contents du candidat un peu mou et passif qui se représentait. Nous avons tenu à le faire savoir mais sans aucun engagement politique. Et, forcément, nous nous sommes fait ratatiner au 1er tour ! » L’histoire s’est d’ailleurs arrêtée là. Anne Blanc a poursuivi sa vie naucelloise jusqu’en 2001 où de nouvelles élections municipales sont venues frapper à sa porte. « Il y avait toujours ce retraité comme candidat, avec une vision très pessimiste quant à l’avenir du bourg. Un mois avant le vote, nous sommes partis avec une liste mais cette fois-ci complète. Elle n’était toujours pas positionnée politiquement ; elle était juste une alternative. On m’a demandé d’en prendre la tête. J’ai accepté tout en pensant que l’on ne passerait jamais. Et on a gagné ! »

Anne Blanc s’est ainsi retrouvée maire « sans aucune expérience ». Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. À 50 ans, elle est toujours la première élue de Naucelle, présidente de la nouvelle communauté de communes du Pays Ségali et, enfin, conseillère départementale du Céor- Ségala. Avec des convictions sociodémocrates, elle a adhéré au parti d’Emmanuel Macron, La République en marche. « J’ai la volonté de travailler avec tout le monde, même avec mes plus fervents contradicteurs. Le projet est commun et le discours au rassemblement. » Elle met en avant le programme général de Macron qui « soutient notamment les classes les plus défavorisées » ; pour le territoire, « je crois vraiment à l’avenir des espaces ruraux mais il faut des moyens pour son attractivité, notamment le très haut débit, les services de santé... ». Enfin, en cas d’élection le 18 juin au soir, « je passerai la main à la mairie et à la communauté tout en prônant la continuité ». Avant cela, il faut passer le premier tour fixé ce dimanche.

À 37 ans, Bertrand Cavalerie va, pour la première fois, briguer un mandat de député sur la deuxième circonscription de l’Aveyron, sous les couleurs du Parti socialiste. Conseiller municipal de Capdenac-Gare de 2008 à 2014, puis adjoint en charge du développement économique, Bertrand Cavalerie a été élu conseiller général en 2008, à tout juste 28 ans. En 2015, il est réélu au Département sur un canton agrandi jusqu’au plateau de Montbazens et baptisé « Lot et Montbazinois ».

L’ancien assistant parlementaire de Marie-Lou Marcel (2007-2014), dont le suppléant est Denis Vanjak (issu de la société civile), revendique la « connaissance du terrain, la connaissance des dossiers, la fidélité dans l’engagement politique, un esprit ouvert et solidaire »... Son jeune âge, il veut en faire un atout et il l’associe très volontiers à son « expérience d’élu local et départemental, en plus de celle du monde de l’entreprise » (il a commencé sa carrière professionnelle dans les ressources humaines à Paris).

L’emploi, la transition numérique, écologique et énergétique, la défense et le maintien des services publics, la notion d’un « territoire équilibré », la culture, la solidarité envers les plus âgés, une agriculture de qualité, sont quelques-uns de ses chevaux de bataille électorale. Et même si Bertrand Cavalerie sait que le combat sera rude, dans un contexte national pas vraiment favorable au PS, il espère tirer son épingle du jeu en misant sur sa « notoriété de terrain, au plus des gens » et les soutiens de nombreux élus locaux, ainsi que de quelques poids lourds politiques, tels que Carole Delga ou Martin Malvy.

Personne ne l’attendait au tournant, à Decazeville, en 2014 lors des élections municipales. Et pourtant, il avait réussi à bâtir « la seule et unique liste FN en Aveyron ». Avec 9,44 %, Bruno Leleu n’avait pas franchi le 1er tour mais, parti de rien un an plus tôt, il estimait « le socle solide ». Depuis, les choses ont quelque peu évolué. Le Front national a fait des émules et Bruno Leleu s’est engouffré dans le sillage tracé par Marine Le Pen. Le natif du Nord, âgé de 45 ans et Decazevillois depuis une quinzaine d’années, n’était pas prédisposé à rejoindre les rangs « bleu marine ».

Directeur commercial dans le bâtiment, cet électeur de droite aux parents de gauche a fait campagne pour Nicolas Sarkozy en 2007. Déçu par ce dernier, il a tourné le dos à la politique durant cinq ans. « J’ai adhéré au parti de Marine au soir de la défaite du 1er tour de la présidentielle 2012. » S’estimant « le seul candidat de droite de la 2e circonscription », il veut « plus que jamais défendre la France » ; plus près de chez nous, il insiste sur « la réindustrialisation du territoire qui permettra du coup de créer des emplois et par le jeu des chaises musicales, de garder les écoles, la police, les services publics... ». Mais également « d’aider les agriculteurs, de donner la priorité aux circuits courts » et, sur le plan social, « de remettre la demi-part aux veuves et aux veufs ».

Pour ce 1er tour des élections législatives, il se voit bien « créer la surprise » avec notamment « une quadrangulaire » : « At, Blanc et Mazet passeront ; ensuite, cela se jouera entre Cavalerie et moi. Et pour être au 2e tour, il faut réunir au moins 12,5% des inscrits. »

À tout juste 62 ans Guy Pezet se lance dans la bataille des législatives sous l’étiquette du parti Europe Écologie Les Vert (EELV) dans la seconde circonscription de l’Aveyron. « Une candidature de conviction qui me permet de mettre en avant des valeurs propres au monde associatif dans lequel je me suis largement inscrit. Et ce, depuis les années 2000, à la tête de Serènes sereines à Sanvensa ou des Rencontres à la campagne à Rieupeyroux », précise celui qui aura pour suppléante la Decazevilloise Nelly Escoudé, militante comme lui à EELV. Célibataire sans enfant, Guy Pezet est professeur de français. À ce titre, il enseigne (encore pour quelques mois avant la retraite), au collège public Georges-Rouquier de Rignac.

Adjoint depuis 2001 à la mairie du village de Sanvensa où il réside, le sexagénaire a rejoint les rangs d’EELV il y a 9 ans. C’est d’ailleurs sous cette étiquette qu’il s’est présenté aux élections départementales de 2015 dans le canton Aveyron-Tarn. Un canton où l’intéressé a réalisé un bon score (14,5% des suffrages) pour un écologiste. Aussi, au moment de dessiner pour la France « un avenir désirable », Guy Pezet réaffirme ses valeurs « de bénévolat ou d’implication désintéressée dans des sujets nationaux dits sensibles ».

Des valeurs qu’il place en première ligne pour, notamment, s’opposer à l’enfouissement des déchets nucléaires, développer des énergies renouvelables, s’opposer à l’exploitation des gaz de schiste, ou encore défendre les services publics. « Pour tout cela, les électeurs de l’Ouest Aveyron savent qu’ils pourront compter sur moi », conclut Guy Pezet.

Pascal Mazet avait posé une seule condition à sa candidature ; porter les couleurs non seulement de La France Insoumise, mais aussi celles du PCF, du Parti de Gauche et d’Ensemble. Une volonté de jouer collectif qu’il a pratiquée dans les différents clubs de rugby où il a évolué : Capdenac, Villefranche, Decazeville, Viviez et Flagnac, soit un gros morceau de la 2e circonscription de l’Aveyron. Âgé seulement de 47 ans, Pascal Mazet qui exerce la profession d’aide soignant à l’hôpital de Decazeville, est un hyperactif : syndiqué à la CGT hospitalière, il y occupe des fonctions au niveau départemental. Il est également président du comité local de l’association nationale des Anciens combattants et amis de la Résistance (ANACR). Ce passionné de généalogie a également été adjoint à la jeunesse à la mairie de Decazeville de 2008 à 2014. Il est à l’origine de plusieurs manifestations qui comptent sur le territoire, notamment la brocante du rugby de Flagnac et, en geek accompli, c’est lui qui est derrière les sites rugby-occitanie.fr, qui donne tous les dimanches les résultats et classements de l’ensemble des clubs régionaux. Une hyperactivité qui lui vaut le respect et l’estime de nombre de ses concurrents à la députation.

Insoumis, Pascal Mazet a aussi fait sienne la formule du Che ; « Celui qui n’a pas le courage de se rebeller n’a pas le droit de se lamenter ». Son leitmotiv, c’est l’action. Une action qu’il compte déployer dans la défense des services publics (accès aux soins, écoles...) ; dans le domaine social, en exigeant une hausse des bas salaires commedes minima sociaux ; dans celui du développement des énergies vertes et dans une autre approche de la consommation en promouvant un nouveau modèle agricole. En cas d’élection, il se concentrerait à 100% à son seul mandat de député.

André At, excusé, n’a pu se prêter à notre série de vidéos : «Trois minutes pour convaincre».

À 50 ans, André At, candidat Les Républicains aux élections législatives dans la 2e circonscription, est loin d’être un novice lorsqu’il s’agit de politique, qu’elle soit nationale ou plus proche des Aveyronnais. Il y est tombé dedans dès son plus jeune âge puisque son « engagement gaulliste est une tradition familiale et jamais je ne changerai de ligne ».

Cet agriculteur de Crespin a profité de sa majorité pour s’engager « auprès de Jacques Chirac ; jusque-là, j’étais intéressé par l’histoire de France ». Et forcément par le général De Gaulle qui en a écrit des pages durant la seconde moitié du XXe siècle. Il est élu maire de Crespin à 28 ans, pousse le bouchon départemental en devenant conseiller général neuf ans plus tard.

Tout en continuant le métier de la terre qui est le sien, dès potron-minet puisque « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Il insiste d’ailleurs là-dessus : « La politique n’est pas mon activité professionnelle ! Je suis agriculteur et le resterai. En revanche, si je suis élu, il y aura bien entendu une réorganisation de mon travail. »

Pour cela, il a beaucoup arpenté le vaste terrain de cette circonscription à l’écoute des électeurs. « Des remarques reviennent très souvent. Celles par exemple concernant l’emploi et la formation ; des employeurs veulent recruter mais ne peuvent pas faute de candidats. Et inversement, des gens cherchent sans trouver et du coup seraient prêts à se former. » Il a également évoqué « l’autorité de l’État à travers un cadre fixe, ce qui n’a pas été le cas pendant cinq ans », ainsi que « la sécurité et surtout la ruralité ».

Il porte les couleurs de Lutte ouvrière dans la deuxième circonscription et n’est pas vraiment un novice en politique : Philippe Molinié, 52 ans, a été candidat en 2012 et milite depuis 30 ans dans le mouvement porté d’abord par Arlette Laguiller et aujourd’hui Nathalie Arthaud. « Déçu par l’Union de la gauche » et sa « façade politicienne », il se forge une conviction : « La société est dominée par une classe sociale : les riches » et choisit le « camp des travailleurs ».

Pour cet enseignant chercheur, aux origines aveyronnaises (il garde de nombreuses attaches dans le département), « ces élections ne vont pas changer quoi que ce soit. Seule une mobilisation large du monde du travail pourra changer la société... Les choses ne viendront pas d’en haut. C’est une lutte des classes qui s’est engagée. Nous, on s’adresse aux couches populaires. Et l’on veut retrouver les idées du mouvement ouvrier dans ses origines.»

Pour Philippe Molinié, qui fait campagne surtout dans les entreprises où il va à la rencontre des salariés (Sam, Lisi, Blanc-Aero...), « il est important avant tout de faire entendre et défendre certaines idées pour ne pas laisser isolé le camp des travailleurs ».

Juliette Goudin est restée injoignable.

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