Ce qu’il faut retenir du premier tour des législatives : l’Aveyron à grandes enjambées derrière En Marche
Les Aveyronnais se sont laissés portés par la dynamique présidentielle en donnant hier une large avance à au moins deux des trois candidats présentés par le mouvement d’Emmanuel Macron. Le tsunami national aura ainsi renversé les meubles dans le département qui avait bien résisté à la vague rose de 2012 : l’élection quelques semaines plus tôt de François Hollande n’avait pas changé la donne, l’Aveyron conservant ses deux députés de droite aux côtés de la socialiste Marie-Lou Marcel (qui avait raté l’élection au premier tour de 128 voix).
Bref, le département, plus traditionaliste que légitimiste avait su montrer qu’il pouvait résister aux dynamiques présidentielles. Pas cette fois.
Le mouvement Macron aura séduit ici aussi un électorat porté par l’emphase du renouvellement promis. Et qui se traduit par l’émergence de candidats sans grande histoire politique, voire en déficit de notoriété en de nombreux points de leur propre territoire. C’est le cas de la Naucelloise Anne Blanc (en tête sur l’ouest) et du Millavois Jean-Louis Austruy, qui talonne le député sortant LR Arnaud Viala, dans le sud. Candidat La République en Marche lui aussi, Stéphane Mazars, déjà présent en 2012 (PRG-Modem) inflige à Yves Censi 10 000 voix d’avance. Le match sera, dimanche prochain, un peu plus difficile pour le député sortant (LR) qui brigue un quatrième mandat. Et c’est peut être d’ailleurs son ancrage depuis quinze ans dans la première circonscription qui peut l’avoir desservi.
Retrouvez ici tous les résultats aveyronnais, circonscription par circonscription.
Le renouvellement, c’est aussi, dans un autre compartiment, la poussée de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon qui progresse et s’impose en troisième voie sur les trois circonscriptions, doublant (voire plus) les scores du Front de gauche de 2012. Au second tour, ces voix insoumises n’iront pas nécessairement surfer sur la vague Macron, pas plus que sur les brisées de la droite : l’abstention risque d’être un peu plus forte, alors même que ce premier tour affiche une participation (56,87 %) en deça de celle de 2012 (66 %) et de 2007 (68 %).
Au second tour, il faudra donc reconquérir l’électorat. Et pour les trois candidats Les Républicains toujours en lice, actionner les réservoirs de voix. Il y en a peu à droite, ils devront compter sur celles et ceux qui veulent faire obstacle à une trop forte majorité présidentielle à l’Assemblée.
Pour les autres, c’est déjà trop tard. Le Front national, dans les trois circonscriptions, ne fait pas mieux qu’en 2012 malgré la présidentielle.
Quant au PS, essoré par la présidentielle, la douche est amère. Mais c’est bien au niveau national et non au niveau local qu’il faudra en tirer les leçons...
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