Rodez : ils font subir un véritable calvaire à une jeune fille, prison avec sursis requis

  • Rodez : ils font subir un véritable calvaire à une jeune fille, prison avec sursis requis
    Rodez : ils font subir un véritable calvaire à une jeune fille, prison avec sursis requis
Publié le
Centre Presse / Philippe Routhe

À la barre du tribunal, ce sont quatre garçons nés en 1996 qui se présentent. Plutôt beaux gosses, tendance jean, basket tee-shirt. Ils ne sont pas tous amis dans la vie. Mais un soir de février 2015, ils ont fait vivre un calvaire à une jeune fille dans un appartement de Rodez. Une fille innocente, mignonne, qui croyait avoir trouvé le réconfort auprès de son nouvel ami. Mais ce soir-là, c’est un peu comme si quatre chats - alcool et cannabis aidant - avaient trouvé une souris pour jouer. C’est ce qu’il ressort de ce dossier étudié mercredi par les magistrats ruthénois.

La jeune fille s’est pointée dans l’appartement de son copain, rencontré une semaine auparavant sur le net. Il est avec un autre ami. À peine entrée, ce dernier lui sert un verre démesuré de whisky et de soda. Mais elle ne le boit pas. Puis la fait venir dans la cuisine et lui demande une fellation... consentie.

Ils reviennent dans le salon. Il y a, posé sur la table, une baguette avec un fil au bout. Le style d’objet que l’on utilise pour jouer avec un chat. Là, les « félins » en ont fait un petit fouet. Et la « taquinent », pour reprendre l’expression d’un des prévenus. Son copain lui sert un autre verre de whisky. La jeune fille se déshabille, ne se sent pas bien. Et elle vomit. Elle est amenée dans la salle de bain, mise nue dans la baignoire, un tee-shirt sur les yeux. « Pour la soulager », dit le petit ami.

Entre-temps, les deux autres copains ont déboulé dans l’appartement. Et la soirée, « qui avait déjà bien dérapé » souffle une avocate, prend une tournure plus sordide. L’un d’eux sort son téléphone, filme sur Snapchat et, comme les trois autres, photographie la scène. Il l’envoie à un ami qui relaie la scène sur les réseaux sociaux. Avec toutefois cette question en voyant la photo : « Elle est morte ? ».

La victime est transportée nue de la salle de bain à la chambre. Toujours un bandeau sur les yeux. Les quatre prévenus se retrouvent de chaque côté du lit. Cette dernière sourie nue, saoule, est agonisante. Un autre retrouve le jouet du chat. Et fouette. Chacun la fouette. Quand elle déposera plainte, elle expliquera aux policiers que tous l’ont pelotée aussi. Sans savoir qui a fait quoi dans cette chambre noire.

À l’audience, les prévenus, parfois déconcertants de froideur, restent flous sur le déroulement des faits. Ils nient toute agression sexuelle. Trois d’entre eux chargent celui qui a pris la première photo. « C’est même lui qui aurait tout fait déraper. Ben voyons ! », peste son avocate. Les chats se renvoient la balle.

À la barre, la victime va éructer : « C’est un acte de barbarie, ils me droguent, ils se foutent de ma gueule sur le net... C’est grave ! Je porte plainte en pensant à celles qui n’osent pas le faire. » Les quatre prévenus regardent leurs chaussures. « Ils n’ont que des regrets d’audience. Pas la moindre empathie. Ils sont juste préoccupés par la sanction qui les attend... Heureusement qu’elle a eu le courage de se rebeller », lance Me Gaudy.

Les sanctions, requises par le procureur Coulomb, vont de 8 à 15 mois de prison avec sursis. Pour ce dossier qui, selon lui, « traduit l’état d’esprit de certains jeunes adultes aujourd’hui, élevés à la pornographie sur internet, et pour lesquels la femme n’est plus qu’un objet ». La décision du tribunal a été mise en délibéré au 5 juillet.

Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?