Laguiole : sa folle ascension économique et touristique

  • Bras vient d’ouvrir à son tour une boutique en centre-ville.
    Bras vient d’ouvrir à son tour une boutique en centre-ville.
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Centre Presse / Olivier Courtil

Il y a les couteaux. Certes. Comme le rappelle Dominique Treilles, responsable de l’Ouest et du Nord Aveyron pour la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) : « Les couteaux ont tiré vers le haut mais il y a un attrait ». Un attrait dans l’air du temps de l’Aubrac que renvoie son image qui n’est pas galvaudée. Authenticité et qualité des produits avec pour chefs de fil, les familles Bras et Conquet. Et les disciples ne sont pas en reste aujourd’hui. « Quand il se vend un restaurant à Laguiole, c’est plutôt rare, il y a de suite trois repreneurs ! », confie Dominique Treilles qui ne constate une telle attractivité économique nulle part ailleurs en milieu rural dans le département.

La municipalité ne cache pas son espoir sa satisfaction de franchir la barre des mille salariés cette année avec les nombreuses ouvertures, en particulier dans la rue Bardière (Abeyron, le whisky Twelve, Senteurs et Couleurs, le restaurant La-Ba, Bras, etc.) À l’abandon voici cinq ans, cette rue resplendit de commerces. « J’ai quitté Espalion où j’exerçais depuis de nombreuses années pour venir travailler à Laguiole », dit en ce sens Véronique, à la tête de « Senteurs et Couleurs ».

Mais l’entrée de ville avec l’allée de l’Amicale n’est pas en reste, à l’image de la boutique Altobrack qui propose cette année VTT électrique et la marque Patagonia. Car ici, à Laguiole, le porte-monnaie n’effraie pas les touristes, en quête donc d’authenticité et de qualité. Ils y mettent le prix et sont servis ! Même les bus touristiques font le plein pour remplir les burons.

Dans une récente histoire, les burons fermaient, la race aubrac était en voie de disparition. Aujourd’hui, c’est finalement un juste retour aux choses. Grâce aussi aux hommes du terroir comme André Valadier avec la coopérative Jeune Montagne ou Michel Bras qui ont cru en leur pays. Ce dernier a même fait des disciples tels que le pâtissier Auriat, le restaurateur Henri-Luc Dauvergne ou encore le sommelier Sergio Calderon. « Dans une période bousculée, les gens ont envie de se ressourcer, de retrouver de l’authenticité, et le sens de l’accueil. Laguiole répond à ces critères par la restauration, la coutellerie, et les espaces naturels », résume Sébastien Bras qui vient d’ouvrir une boutique en centre-ville.

« Nous avions besoin de remettre à plat avec des clients de plus en plus curieux. On leur transmet nos secrets, les huiles, poudres et pâtes qui dynamisent nos plats. C’est l’opportunité de partager avec eux ». Le partage vers lequel convergent l’accueil, la qualité, l’authenticité, est sans doute cette part immatérielle qui explique la réussite Laguiolaise. Du coup, la municipalité doit s’activer pour suivre l’expansion économique du village comme la rénovation de la place de la Mairie, du Faubourg, relier le foirail au centre-ville avec accès piétonnier, ériger une salle des fêtes, un pôle multiservices, etc. De quoi faire rêver un bon nombre de communes rurales en France, non ?

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