Ivre, il roule sur un gendarme pour prendre la fuite

  • Le tribunal de Rodez a condamné l’homme de 45 ans à six mois de prison ferme.
    Le tribunal de Rodez a condamné l’homme de 45 ans à six mois de prison ferme.
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Centre Presse / Christophe Cathala

L’homme appelé cet après-midi à la barre du tribunal correctionnel en comparution immédiate a 45 ans. Il est ouvrier sur le chantier de la RN88 à Baraqueville et, n’étant pas originaire de la région, réside dans une caravane. Il travaille toute la semaine et trompe sa solitude le week-end en s’abandonnant dans le vin rouge. Samedi, il boit dès le milieu de la matinée avant de décider de se rendre à Rodez pour rencontrer du monde... Un chou farci vite avalé ne lui fait pas baisser son niveau d’ébriété quand il aborde, vers 13 heures, un ralentissement peu après Baraqueville lié à un accident.

Les forces de l’ordre sont sur place pour réguler la circulation. Il tente un demi-tour prudent, mais se fait remarquer par un gendarme qui lui demande de se garer, et constate son alcoolisation. Le gendarme se poste devant la voiture le temps que sa collègue lui apporte un éthylotest. C’est à ce moment que le prévenu, toujours au volant, accélère brusquement : le gendarme fait un écart mais la voiture lui roule sur le pied gauche avant que le rétroviseur ne vienne violemment heurter sa hanche. Le militaire tombe sur le sol, l’automobiliste prend la fuite en manquant de renverser la collègue du gendarme... Deux heures plus tard, il se laissera interpeller dans sa caravane. Et mettra du temps à accepter de se laisser dépister.

Le président Hervé Olivier insiste sur la gravité des faits : «C’est inadmissible». Le quadragénaire en convient, reconnaît les faits, a présenté ses excuses au gendarme qu’il a blessé. Pour le procureur Antoine Wolff, «la société est exaspérée par ces comportements que l’on constate à tous les niveaux. Il n’y a plus de respect pour les forces de l’ordre régulièrement prises pour cible. Il est temps que la peur change de camp». Et de requérir douze mois de prison ferme assortis d’une mise à l’épreuve, une obligation de soins, l’annulation du permis de conduire et la confiscation du véhicule.

A-t-il délibérément voulu blesser un gendarme ? Non répond son conseil, Me Myriam Plainecassagne. «Il n’est pas en guerre contre les forces de l’ordre, il a pris conscience de ses responsabilités. C’est de la stupidité avant toute chose, une attitude idiote de fuite». Et de rappeler qu’il «donne satisfaction dans son travail et que les sanctions requises ne lui permettront pas de réparer ni d’arrêter de boire». Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à douze mois de prison, dont six avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve, une obligation de soins, la suspension du permis de conduire pour six mois, la confiscation du véhicule et l’indemnisation de sa victime, le gendarme qui a subi sept jours d’interruption de travail.

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