L’Aubrac place ses pions sur l’échiquier du sport français

  • De gauche à droite : Jean-François Angles, Julian Chartier, Noé Chemel, Franck Bardy, Bruno Tarbes et Michel Rouquette. 
    De gauche à droite : Jean-François Angles, Julian Chartier, Noé Chemel, Franck Bardy, Bruno Tarbes et Michel Rouquette. 
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Centre Presse

C’est ce que l’on est tenté d’appeler une opération gagnant-gagnant. Depuis la fin de la semaine dernière, Bruno Tarbes, Noé Chemel et Julian Chartier, tous trois membres du pôle France de gymnastique d’Antibes et spécialisés dans le trampoline, ont pris leurs quartiers à Lacalm, le temps de quelques jours, en compagnie de Franck Bardy, ancien entraîneur national entre 1989 et 2008 et désormais directeur de la structure des Alpes-Maritimes. Un stage qui constitue à la fois un moyen « de s’oxygéner, de sortir du cadre habituel » pour les athlètes, selon leur responsable, et une opportunité rêvée pour la petite commune et, plus largement, tout le territoire de l’Aubrac de renforcer encore un peu plus la dynamique née des démarches de création du PNR (parc naturel régional).

« Dans le cadre de la préfiguration du PNR, l’Aubrac a été retenu comme pôle d’excellence de pleine nature, explique Michel Rouquette, maire-délégué de Lacalm et ancien entraîneur national de gymnastique (1970-1989). C’est un terrain de jeu ouvert, pas comme une vallée, loin de la pollution, et qui, avec ses 1 200 m, propose une bonne altitude pour des échéances olympiques. En tant que membre de l’équipe de préfiguration du Parc chargé du développement du haut niveau, j’ai eu l’idée de tenter d’attirer des équipes de France ici, dans ces petits villages isolés. Toutes ne vont pas venir, il faut être réaliste, et d’ailleurs, nous n’avons pas envie de devenir un endroit phare du haut niveau, mais il y a chez nous de très bonnes conditions de travail. »

« Le sport est un acteur prioritaire du développement du territoire, surenchérit Jean-François Angles, président du Comité départemental sportif et olympique. Il permet de maintenir une vie sociale dans une zone de ruralité profonde et de bien la vendre, été comme hiver. Nous partageons le leitmotiv du conseil départemental, “Aveyron vivre vrai”, mais sur l’ensemble des quatre saisons, car lorsque les touristes ne sont plus là, il faut quand même faire vivre les gens. C’est pour ça qu’avec Michel Rouquette et André Valadier (président du syndicat de préfiguration du PNR, NDLR), nous aimerions développer un site avec le Royal Aubrac comme point central et, autour, les stations thermales de La Chaldette (Lozère) et de Chaudes-Aigues (Cantal), de façon à ce que les athlètes puissent effectuer du travail foncier ou spécifique mais aussi de la récupération. »

Depuis leur arrivée sur le plateau, les trois gymnastes ont pu profiter de leur environnement pour s’entraîner (avec trois jeunes du club de Rodez, notamment), effectuer des démonstrations en public bienvenues pour cette discipline en déficit de notoriété, bien qu’elle figure au programme des Jeux olympiques depuis 2000, mais, surtout, se livrer à des activités diverses (canyoning, tir à l’arc, via ferrata, quad, thalassothérapie...) indispensables pour « recharger les batteries », selon leurs dires.

« ça casse la routine, c’est vraiment bien », confie Noé Chemel. « Ce ne sont pas tout à fait des vacances mais quand on va revenir à Antibes, on va avoir encore plus de motivation pour s’entraîner », apprécie Bruno Tarbes, qui, comme ses deux compères, a déjà les Jeux de 2024, qui seront organisés à Paris, dans un coin de sa tête.

« Ce genre de mise au vert permet de renforcer la cohésion d’une équipe, de se reposer un certain nombre de bonnes questions et de renforcer la relation entre les athlètes et l’entraîneur, éclaire Jean-François Angles. Si elle n’est que purement technique, on y perd. Les champions ont besoin de plus pour être bien. On le voyait avec l’école chinoise ou celle des pays de l’Est auparavant : dans ces pays, on sortait un talent d’un groupe pour en faire un champion mais quand on regardait les visages des intéressés, on ne pouvait pas dire qu’ils transpiraient le bonheur. »

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