Aux Cazalous, se diversifier pour oublier la crise de la grippe aviaire

  • Bruno Gayral, à la tête d’une entreprise agricole de huit salariés.
    Bruno Gayral, à la tête d’une entreprise agricole de huit salariés.
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GDM

Puyjourdes, c’est déjà le Quercy, et encore le Rouergue. À trois pas de Martiel, et à un battement d’ailes de Villefranche, Bruno Gayral, issu d’une famille où le rugby à XIII « rouge et bleu » s’est toujours porté à la boutonnière, a épousé en même tant que Karine un univers qu’il ne connaissait guère : celui du canard gras.

Depuis 2009 que la ferme des Cazalous est montée en puissance, le jeune couple se retrouve sur tous les fronts. Avec l’appui de Jacky, son père, l’ancien talonneur international, à la découpe, et de sa mère à la cuisson, ils élèvent dans leurs parcs, abattent et transforment entre 250 et 300 palmipèdes gras mulards par semaine dans leur abattoir, classé CEE. Un investissement haut de gamme, aux normes en matière sanitaire et de réfrigération, assurant tout à la fois une autonomie évidente et un certain confort de travail.

Engagé dans la démarche « Bienvenue à la ferme » de la Chambre d’agriculture, Bruno Gayral insiste aussi sur l’impérieuse nécessité, sur des territoires comme le sien, de jumeler production et accueil. « C’est dans cet esprit que nous avons aménagé une aire pour les camping-cars et qu’un week-end par mois nous organisons des week-ends à thème. »

La semaine dernière, l’anniversaire des 8 ans de la ferme a été prétexte à une ouverture visite, doublée de dégustations sur fond de musique. Car faire connaître ses produits, que ce soit sur les marchés, dans les salons ou chez soi, tient du leitmotiv pour le jeune éleveur-transformateur, à la tête d’une entreprise agricole de huit salariés.

À l’ensemble, il a ajouté un magasin de vente sur place où sont mises en exergue ses productions phares comme la saucisse au foie gras, les fricandeaux au foie gras ou encore les figues, toujours au foie gras. Prochaine étape, déjà amorcée en partenariat avec la brasserie Le Glacier à Villefranche et la bergerie à Marroule, l’accueil de groupes autour d’un menu « Cazalous ». « Quand nous recevons des groupes importants, pour l’instant nous allons à la salle des fêtes du village, dans l’attente d’avoir aménagé notre structure », poursuit Bruno.

La crise de la grippe aviaire, elle est malheureusement là. Du moins, ses effets pervers sur fond d’épée de Damoclès suspendue en permanence ou presque au-dessus des têtes de canards. « Dans le Lot, nous avons été obligés d’arrêter 4 mois toute production, d’où la difficulté à pouvoir refaire les stocks. »

Le carnet de commandes s’en est aussi ressenti en accusant une baisse drastique de 30 à 40 %. « De plus, des éleveurs des Landes et du Gers en manque de matière première sont venus chercher des produits chez nous », poursuit-il.

Face aux aléas représentés par l’arrivée de canetons d’un jour dans les exploitations, lui compte bien, à terme, refaire de l’élevage de A à Z avec l’espoir que les oiseaux de mauvais augure laissent ses palmipèdes chanter la ritournelle du « Bonheur est dans le pré » sur fond de mélodies de bandas...

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