De plus en plus courant, le base-jump à Millau inquiète

  • L’ouvrage est considéré comme une référence pour les base-jumpeurs.
    L’ouvrage est considéré comme une référence pour les base-jumpeurs.
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Centre Presse

Le fait divers n’est pas si anecdotique que ça. Jeudi 17 août, sur les coups de 17 h, les secours sont appelés pour un accident sur la route de Peyre. Un base-jumpeur vient d’atterrir difficilement et est sérieusement blessé au bassin. Il est immédiatement pris en charge et héliporté vers Montpellier. Ce genre d’accident n’est pas fréquent, mais régulier. Et s’il n’y a jamais eu de mort au pied du viaduc, à chaque fois, le couperet est proche.

Chez Eiffage, on s’inquiète de ce phénomène de plus en plus important. « Depuis l’ouverture du viaduc, on a régulièrement des base-jumpeurs qui viennent sauter, explique le directeur de la compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), Emmanuel Cachot. Dès qu’il fait beau, il y a une recrudescence. »

La CEVM a recensé, en 2016, 255 sauts du haut du tablier. Et en est déjà à 133 pour 2017. Il ne s’agit d’ailleurs là que de ceux qui ont été repérés. Il est fortement envisageable qu’il y en ait eu d’autres, notamment la nuit. À chaque fois, le scénario est le même. Un véhicule dépose les sportifs à la va-vite sur la bande d’arrêt d’urgence, dans le sens Nord-Sud, au niveau de la pile P2. Ils se dépêchent alors de passer par-dessus la rambarde et de se lancer dans le vide.

« À chaque fois que nos caméras repèrent des sauts, on doit dépêcher un patrouilleur, reprend Emmanuel Cachot. Le temps d’arriver sur place, il n’y a bien souvent plus personne. Mais il faut qu’on y aille quand même. À minima, pour contrôler que personne n’est resté accroché sur le viaduc. Mais aussi pour vérifier qu’il n’y a pas de dégâts matériels, puisque bien souvent les base-jumpeurs utilisent les panneaux lumineux pour grimper. » À cela s’ajoute un autre risque, selon l’exploitant du viaduc, pour les automobilistes.

« Il y a le risque de ralentissement et d’une perte d’attention pour les conducteurs curieux qui regardent ça, reprend le directeur. On est aussi souvent alertés par des gens paniqués d’avoir vu quelqu’un se lancer dans le vide... » Et de regretter le manque de solutions pour empêcher ces sauts réguliers.

Matériellement, rien ne peut vraiment être fait puisque les base-jumpeurs regorgent d’imagination pour contourner les potentiels aménagements. Une vidéo tourne d’ailleurs sur internet montrant des sauts depuis le toit d’un bus en train de rouler sur l’ouvrage.

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