Ouragan Irma : des familles aveyronnaises toujours dans l’attente...

  • A  Saint-Martin, au moins huit personnes ont perdu la vie.
    A Saint-Martin, au moins huit personnes ont perdu la vie.
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Centre Presse

« J’ai essayé de les joindre plus d’une vingtaine de fois au téléphone. Au début, ça coupait tout le temps puis plus rien. » Depuis mercredi après-midi, Johnny Jean Fort vit dans l’angoisse. Son île de naissance, Saint-Martin, et précisément la ville de Marigot, où il a vécu jusqu’en 2008 avant de s’envoler vers la métropole, sont coupés du monde, après avoir été dévastés par l’un des ouragans les plus puissants jamais enregistrés dans l’Atlantique.

De Millau, où il travaille en tant qu’agent de mairie, Johnny a suivi heure par heure le passage d’Irma sur le nord des Antilles, via les images diffusées à la télé et sur les réseaux sociaux.

Un black-out total et des dégâts matériels sans précédent. « Sur place, énumère Johnny, j’ai mes tantes, mes cousins, mes neveux... J’espère qu’ils ont eu le temps de se mettre à l’abri car de ce que j’ai pu voir, l’ouragan a retourné l’île. »

Dans la cité gantière, il n’est pas le seul à croiser les doigts. Une trentaine de Millavois ont des attaches familiales sur Saint-Martin, un petit bout de terre situé à 250 kilomètres de La Guadeloupe. Son ami, Marc-Inzy Pochette, qui travaille à La Cavalerie, a lui aussi la boule au ventre. Âgé de 31 ans, il y est né et a grandi au hameau de Colombier. Jeudi après-midi, il confiait être toujours sans nouvelle de ses parents. « Le téléphone ne passe toujours pas et je stresse. J’ai vécu des ouragans quand j’y étais mais ils n’ont jamais été aussi violents que celui-ci. »

Millavoise pendant plusieurs années et gérante d’un resto à Decazeville depuis peu, Darline souffre à distance de cette nouvelle épreuve climatique.

Née à Haïti, elle a vécu plusieurs années à Saint-Martin, où elle se trouvait en vacances, cet été, aux côtés des siens. « Depuis le passage d’Irma, avoue cette femme de 42 ans, je ne dors plus. Mon frère vit avec sa femme et ses deux enfants à Marigot, juste à côté de l’hôpital, cet hôpital qu’on voit à la télé sans sa toiture. »

Dans l’attente du rétablissement des télécommunications sur place, Darline a bien tenté de décrocher des nouvelles en passant par des amis installés aux USA et au Canada. En vain. Quant aux numéros verts mis en place par les autorités, « ça sonne dans le vide, déplorait-elle ce jeudi, début d’après-midi. J’ai essayé toute la nuit (de mercredi à jeudi NDLR). Les lignes sont saturées, on dirait. En tout cas, personne ne répond. C’est comme si ces numéros n’existaient pas ».

En plus d’être inquiète du sort de ses proches à Marigot, Darline scrutait ce jeudi l’évolution de l’ouragan qui se déplaçait sans faiblir vers le nord d’Haïti, où elle a perdu son père, lors du terrible tremblement de terre de 2010.

Une île où la population se remet à peine du passage dévastateur de l’ouragan Matthew, l’an dernier, qui avait fait plus de 550 morts.

« J’espère vraiment que l’île va être épargnée car même avec des vents et une pluie qui baissent en intensité, il peut y avoir là-bas de graves dégâts humains », dit-elle. Et de conclure, submergée par l’émotion.
« Dans leur malheur, les habitants de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy savent qu’il y a de la richesse sur leurs îles et que la France va les aider à reconstruire. Ce n’est pas le cas en Haïti. Là-bas, le peuple sera une fois de plus livré à lui-même. »

(Auteur : J.B./Midi Libre Millau)

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