Jugé pour avoir vendu de la viande sans agrément à des restaurants

  • Le procureur Frédéric Coulomb.
    Le procureur Frédéric Coulomb.
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Centre Presse / Philippe Henry

C’est un dossier « particulier », de l’aveu même du procureur Frédéric Coulomb, qui a été jugé hier par le tribunal correctionnel de Rodez. Un dossier peu courant, « mais qui revêt un enjeu important de santé publique et d’hygiène », poursuit Frédéric Coulomb.

A la barre du tribunal, un boucher aveyronnais accusé d’avoir vendu des steaks hachés à des restaurants, des Ehpad, sans en avoir l’agrément. Si la commercialisation de steaks hachés au sein de son commerce est évidemment autorisée, la vente à d’autres établissements nécessite une autorisation supplémentaire.

« J’ai discuté avec une inspectrice des services vétérinaires qui m’avait dit que je pouvais le faire, rétorque le boucher face aux juges. Et puis, je faisais confiance à la personne à qui je vendais les steaks. Ils devaient être cuits dans l’heure ». Une réponse qui a laissé sceptique la présidente du tribunal, Sylvie Rouanne.

Un inspecteur des services vétérinaire est venu expliquer l’importance d’avoir un agrément et surtout de prendre le maximum de précautions « avec le steak haché ». « Cette viande est particulièrement sensible à la bactérie E.Coli, poursuit-il. Les normes d’hygiène doivent être draconiennes. » Du 1er juillet 2014 au 31 décembre 2014, le boucher a écoulé environ 2,1 tonnes de viandes hachées.

« Personne n’a jamais été malade, aucun restaurateur ne s’est plaint, rappelle son avocat François-Xavier Berger. En vous écoutant, on a l’impression que le steak haché est un élément radioactif, que c’est quasiment du poison. Je sollicite la relaxe pour mon client. Déjà qu’un juriste a du mal à comprendre la réglementation, alors un boucher... Il y a un vrai problème. Mon client connaît son métier parfaitement. Il lui a été appris par son père. »

Mais pour le procureur Frédéric Coulomb, « le débat n’est pas là. L’acquisition de cet agrément aurait nécessité des travaux dans le laboratoire, etc. Et donc un coût supplémentaire. Ce qui n’a pas été fait ».

Des peines d’amendes (3 000 €, dont 1 500 € avec sursis pour le boucher, et 5 000 € pour la personne morale) ont été requises. Le jugement sera rendu le 15 novembre prochain.

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