Une mère et une grand-mère terminent au tribunal pour des dénonciations calomnieuses

Au mois de mars dernier, le procureur de la République de Rodez a été averti, par deux courriers envoyés à quelques jours d’intervalles, qu’une jeune fille était abusée par son père. Les faits se seraient déroulés plus de dix mois avant l’envoi des lettres, dans le sud-Aveyron.

À l’origine de ces courriers, la mère et la grand-mère de l’adolescente. Sauf qu’après l’enquête poussée des services de gendarmerie et surtout les déclarations de l’adolescente, l’affaire a été classée. Mais le père accusé a décidé de ne pas en rester là. Il a porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Mercredi, à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, la grand-mère et la mère avaient à répondre de ces chefs d’accusations. Car, non seulement l’adolescente a nié ces agressions mais le procureur Frédéric Cousin a aussi soupçonné les prévenus « de vouloir instrumentaliser la justice ».

« Ces deux lettres sont arrivées alors que la procédure de divorce était entamée peu avant, a-t-il poursuivi évoquant la volonté de la mère d’avoir la garde exclusive de sa fille. Beaucoup d’éléments permettent de dire que les faits ne sont pas avérés. Vous avez fait peser sur cet homme le poids du soupçon et ce genre d’affaire peut causer des dégâts ». L’avocate de la mère et de la grand-mère estime que « rien ne permet de mettre en doute la fausseté des déclarations, l’adolescente peut être prise dans un conflit de loyauté entre ses parents et donc nier les faits ».

Et comme le doute bénéficie aux prévenus, le tribunal a relaxé la mère et la grand-mère.