Millau : un an de prison pour le convoyeur de cannabis

Le prévenu âgé de 23 ans avait « le profil du pigeon idéal », selon le procureur de la République, Yves Delpérié. Présenté hier en comparution immédiate, celui-ci a été intercepté par les douaniers millavois, avant-hier. Il transportait à bord de son véhicule 7 kg de cannabis. « J’avais des problèmes d’argent, mon père était malade, je ne savais pas quoi faire », a-t-il expliqué devant le président de l’audience, Denis Goumont. « Une de mes connaissances a pris contact avec moi et m’a proposé cette affaire, confie le jeune homme. Je ne connais pas celui qui organise le trafic. Mais je me doutais qu’à bord du véhicule, il y avait de la drogue. Je devais aller chercher la voiture dans le sud de la France pour l’amener en région parisienne. »

Lorsque le juge Goumont l’interroge sur le montant reçu perçu pour cette livraison, le prévenu répond : « Environ 1 500 €, plus les frais éventuels ». « C’est très peu lorsqu’on connaît le prix de la revente au détail de la résine de cannabis, souligne le procureur, Yves Delpérié. Les trafiquants savent les risques qu’ils prennent. Ils ont conscience qu’une partie de leur marchandise sera perdue et prise par les services de police. Mais cette perte n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de ce trafic qui inonde la France. »

« Le trafic de drogue répond à une logique de capitalisme pur. Il se divise entre les pertes et les profits, poursuit-il. Il faut que les inconvénients deviennent de plus en plus importants pour dissuader ce type de profil, comme celui du prévenu, de se lancer dans le trafic ». Le procureur de la République avoue ainsi avoir « préparé une peine de trois ans de prison, avant l’audience ». « Mais au vu du profil de pigeon de l’accusé, j’ai souhaité ramener cette peine à deux ans de prison ». Un mandat de dépôt a également été prononcé. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le trafiquant à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Un mandat de dépôt a été prononcé.