Le vice-président régional des transports veut démontrer l’utilité du train Aubrac

  • Jean-Luc Gibelin croit en l’avenir des liaisons ferrées aveyronnaises.                                     DR
    Jean-Luc Gibelin croit en l’avenir des liaisons ferrées aveyronnaises. DR
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Centre Presse Aveyron

Il sera à Rodez ce lundi. Et ses mots vont être très écoutés par les usagers et défenseurs du train en Aveyron. Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région Occitanie en charge des transports, va installer le comité de pilotage de la restructuration de la liaison Rodez-Millau par Sévérac. Un des engagements pris par l’institution lors des états généraux du rail en 2016.

La démarche s’accompagne également d’une pétition lancée en ligne par la CGT cheminots de l’Aveyron pour la réouverture de la ligne.

À partir du 10 décembre, la ligne Millau-Rodez va être fermée. Il y a beaucoup d’inquiétudes quant au fait qu’elle puisse ne jamais rouvrir. Vous vous engagez à ce que l’activité continue ?

C’est plus qu’un engagement. L’installation de ce comité de pilotage vient pour assurer le suivi et l’animation de la restructuration. La fermeture n’est pas pour faire les travaux. C’est une décision du propriétaire de la ligne, c’est-à-dire de SNCF réseaux, qui considère qu’on a atteint un niveau d’insécurité qui justifie l’arrêt. C’est justement pour que cette suspension soit provisoire que nous avons pris le relais et que nous avons annoncé que nous voulions que cette ligne soit restructurée et qu’elle puisse à nouveau servir de liaison ferroviaire.

Faut-il, selon vous, réfléchir en termes de rentabilité pour ce genre de ligne ?

Si la question est « Est-ce que chaque ligne doit être équilibrée financièrement ? », ce n’est pas notre conception. Nous sommes sur un engagement très fort qui est celui du développement des transports en commun, avec la mise en place d’un service régional à l’échelle de la région. Que ce soit pour la route comme pour le ferré. Dans ce cadre-là, une liaison comme Rodez-Sévérac-Millau est structurante dans des territoires ruraux où il est important que le train puisse rouler. Cette ligne n’a pas été entretenue par l’État. Elle n’avait pas pu être dans le plan rail mis en place par la présidence Malvy. Aujourd’hui, nous nous engageons dans cette restructuration.

La Région a été obligée de prendre en charge cette ligne, mais aussi celle du train Aubrac, qui a été sauvée il y a un an pour une période probatoire de deux ans. Comment se passent les discussions avec la SNCF ?

Ça dépend des niveaux. Sur la restructuration de la ligne Millau-Rodez, qui a une vocation régionale, c’est nous qui discutons avec la SNCF. Nous sommes dans des situations qui sont parfois tendues et compliquées. Et en même temps, elles sont conventionnelles, entre un donneur d’ordre qui est la Région et un exploitant et un opérateur, qui est la SNCF. Eux ont une expertise, nous sommes l’autorité organisatrice, nous faisons des choix politiques et nous veillons à ce qu’ils se traduisent dans les faits. Ça peut être parfois délicat, mais ça reste conventionnel. Nous arrivons à avoir un développement du transport ferroviaire à l’échelle de la Région.

Fin 2016, la Région s’est engagée sur le maintien du train Aubrac pour une période de deux ans, avec l’objectif de mener une réflexion sur cette ligne. Où en est-on ?

Ce train reste de la responsabilité de l’État. Nous avons pris l’engagement de travailler avec l’État et la SNCF pour être en situation de faire des propositions d’ici à deux ans. Il nous reste toute l’année 2018 pour faire la démonstration de l’utilité de cette ligne, de sa pertinence et de son intérêt à être poursuivie. Ca a pu être moins visible à certains endroits, mais nous avons pris nos responsabilités en obtenant des travaux d’urgence entre Saint-Chély et Neussargues, pour le maintien d’un transport fret. Nous allons également voter, le 15 décembre prochain, 4 millions d’euros d’urgence entre Sévérac et Millau, sur des ouvrages d’art pour consolider la ligne. Il y a aussi eu des choses du côté de Béziers. Un certain nombre d’opérations ont été menées et nous continuerons à en programmer. Nous allons surtout, dans l’année 2018, construire un projet de transports pour la ligne. Avec la possibilité, sur certaines portions, d’utiliser le train pour les scolaires.

Il y a de l’argent qui a été investi. Il sera perdu si, dans un an, l’État annonce l’arrêt de la ligne ?

On peut le dire comme ça. Mais si nous n’avions rien fait, nous étions sûrs que la décision aurait été négative. On a tout fait pour que ce ne soit pas le cas. Nous nous sommes engagés à ne pas être simplement dans le discours, mais aussi dans les actes. Nous devons rester confiants dans nos institutions et nous espérons que l’État sera au rendez-vous.

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