DIRECT. Mort de Johnny Hallyday : les hommages affluent

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Centre Presse

« Noir c’est noir » : la France est en deuil après la mort de Johnny Hallyday des suites d’un cancer dans la nuit de mardi à mercredi, qui a suscité de nombreuses hommages et réactions de tristesse chez ses fans, ses amis et jusqu’au sommet de l’Etat.

«L’idole des jeunes », aux dizaines de tubes et plus de 100 millions de disques vendus, surnommée l'» Elvis français » par la presse internationale, est mort à 74 ans dans sa maison de Marnes-la-Coquette, près de Paris, a annoncé son épouse Laeticia à l’AFP par un communiqué transmis à 02H34 du matin.

«Johnny Hallyday est parti. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité », écrit celle qui a épousé le chanteur en 1996. «Jusqu’au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires. Le cœur battant si fort dans un corps de rocker qui aura vécu toute une vie sans concession pour son public, pour ceux qui l’adulent et ceux qui l’aiment », poursuit-elle.

« Un homme hors du commun »

Evoquant « le papa » de leurs deux filles adoptées Jade et Joy, de Laura (née de son union avec Nathalie Baye) et de David (né de son union avec Sylvie Vartan), Laeticia Hallyday conclut : « Johnny était un homme hors du commun. Il le restera grâce à vous. Surtout ne l’oubliez pas. Il est et restera avec nous pour toujours. Mon amour je t’aime tant ».

«Comme toute la France mon coœr est brisé. J’ai perdu l’amour de ma jeunesse et rien ne pourra jamais le remplacer », a déclaré à l’AFP Sylvie Vartan.

«J’ai perdu plus qu’un ami, j’ai perdu mon frère », a confié de son côté Eddy Mitchell à l’AFP.

L'Elysée avait réagi en premier à cette nouvelle : « On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday », a résumé Emmanuel Macron.

«Johnny Hallyday a su faire chanter, danser, pleurer notre pays tout entier. Il a su parler à toutes les générations. Il nous laisse une flamme qui brillera longtemps », a renchéri la ministre de la Culture Françoise Nyssen. Les réactions se sont multipliées tandis que radios et télévisions lançaient des émissions spéciales et diffusaient ses tubes en boucle.

«C’est une perte immense et c’est le patrimoine national qui s’en va mais c’est surtout l’ami, l’ami avec qui j’ai vécu de tellement bons moments », a confié sur RTL son producteur historique Jean-Claude Camus, pour qui « ça serait bien » d’organiser des obsèques nationales.

Pour André, chauffeur-livreur au travail sur les Grands Boulevards au centre de Paris, « Johnny était une grande figure, un grand monument ».

Un important dispositif de sécurité a été déployé à Marnes-la-Coquette, pour protéger l’accès à la résidence du chanteur, près de laquelle des dizaines de journalistes se sont rendus et où les fans commençaient à affluer.

Les réseaux sociaux croulaient sous d’innombrables messages d’artistes ou d’anonymes consacrés au chanteur. « Tellement triste » (Patrick Bruel), « Ton âme est du pur rock’n roll. Repose en paix » (Lenny Kravitz), « Il était un géant du show-business... une véritable légende ! » (Céline Dion). Sur Instagram, plus de 20.000 personnes ont « liké » la dernière photo publiée sur le compte officiel du chanteur et celui de Laeticia débordait de messages de soutien.

100 millions de disques

Depuis que Johnny Hallyday avait été hospitalisé il y a un mois pour détresse respiratoire, la nouvelle de son décès était redoutée. La star aux excès rock’n’roll avait annoncé début mars être atteint d’un cancer des poumons dont il savait déjà qu’il était métastasé. Détecté en novembre 2016, le cancer aura terrassé en un an celui qu’Eddy Mitchell avait surnommé « Robocop ». Et qui avait déjà tutoyé la mort, lors de sa tentative de suicide en 1966 après la demande de divorce de Sylvie Vartan, puis lorsqu’il plongea plusieurs jours dans le coma en 2009 en raison de complications consécutives à une opération.

Johnny Hallyday s’est battu jusqu’au bout. En montant sur scène, en juin et juillet, avec ses copains Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la tournée des « Vieilles Canailles ». Des moments parfois difficiles, mais où il semblait porté par l’énergie de son public qu’il croisait pour la dernière fois. Pour « rester vivant », comme s’intitulait sa dernière tournée (2015-2016), cette « bête de scène », qui a rempli en 57 ans de carrière tous les plus grands lieux de l’Hexagone, du Stade de France au Champ de Mars, travaillait aussi à un nouvel album.

Avec plus de 100 millions de disques vendus et dix Victoires de la musique, « l’idole des jeunes » puis des moins jeunes a traversé les époques : celles des débuts du rock’n’roll où il ressemblait à un « Elvis Presley » made in France, des yéyés, de la variété plus « mainstream » avec Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman dans les années 80, pour revenir avec bonheur ces dernières années aux sources du blues et du rock.

Excès et amours

Cette longévité exceptionnelle, depuis « T’aimer follement », sa première chanson enregistrée en 1960, est ponctuée de dizaines de succès entrés dans la mémoire collective : « Souvenirs souvenirs », « Le Pénitencier », « Noir c’est noir », « Retiens la nuit », « Pour moi la vie va commencer », « Que je t’aime », « Gabrielle », « La musique que j’aime », « Ma gueule », « Quelque chose de Tennessee », « Allumer le feu », « Marie »... Au fil d’une vie menée à fond de train, avec ses accidents, ses excès relayés en une des gazettes, ses amours tempétueuses et médiatisées, ses maisons en Suisse et aux Etats-Unis sur fond d’accusation d’exil fiscal, « Johnny » était devenu plus qu’un artiste.

Une légende vivante, un chanteur quasi-officiel mais aussi un personnage parfois agaçant pour certains, égratigné pour sa façon de s’exprimer, à l’image du « Ah que...» popularisé par sa marionnette des Guignols. «Ma vie a été un tunnel de souffrances, où je ne me sentais pas toujours en accord avec moi-même, vivant au jour le jour, tenaillé par la peur du lendemain », se confiait en 2014 à Télérama celui qui était au civil Jean-Philippe Smet, du nom de son père, Belge, qu’il a si peu connu. Des « souffrances » qu’il oubliait toutefois quand il retournait en studio ou remontait sur scène, pour, jusqu’au bout, « être Johnny Hallyday », ce qu’il appelait « un métier».

Johnny Hallyday des suites d’un cancer dans la nuit de mardi à mercredi, qui a suscité de nombreuses hommages et réactions de tristesse chez ses fans, ses amis et jusqu’au sommet de l’Etat.

Johnny Hallyday est mort à 74 ans dans sa maison de Marnes-la-Coquette, près de Paris.

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