Arnaud Vercruysse : « Le match contre Castanet a tourné dans les têtes »

  • Arnaud Vercruysse : « On se nourrit de nos erreurs pour ne pas les commettre de nouveau ».
    Arnaud Vercruysse : « On se nourrit de nos erreurs pour ne pas les commettre de nouveau ».
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Centre Presse

Une quatrième place au classement à la fin de la phase aller, à dix points du premier, Blagnac, mais quatre seulement du deuxième, Lavaur. Le parcours de votre équipe jusqu’à maintenant est-il conforme à vos espoirs de début de saison ?

Non, car on espère toujours mieux, bien entendu. On n’avait pas fixé d’objectif de points ; on avait davantage la volonté de rester invaincu au stade Paul-Lignon et de décrocher quelques victoires à l’extérieur. Globalement, on n’est pas loin de ça mais on n’a pas été suffisamment tueur aux moments où il le fallait, et il y a pas mal d’explications à cela. Cet été, on a effectué une grosse charge de travail athlétique, qui a marqué une rupture avec ce que l’on avait fait au préalable. Notre cellule de préparation a optimisé le travail des joueurs et il a fallu un peu de temps pour digérer tout ça. À cela, il faut ajouter les blessures et les maladies de certains joueurs, et, je vais revenir une fois de plus dessus, le match contre Castanet (défaite 36-33 à domicile dans les ultimes minutes de la rencontre, lors de la troisième journée, NDLR), qui nous a fait beaucoup de mal sur le plan comptable et moral. On ne le refera pas mais il a tourné dans les têtes de tout le monde pendant un moment parce qu’on a eu du mal à comprendre comment on a pu ne pas le gagner. Tout n’a pas été parfait mais quand on marque cinq essais, que l’on est dominateur dans certaines phases de jeu, que l’on fait l’effort de revenir à la fin mais que l’on tombe sur un buteur en état de grâce ce jour-là (Folliot, auteur de cinq pénalités et trois transformations)... Les deux dernières décisions de l’arbitre nous restent aussi en travers de la gorge. Après, ça nous a certainement permis de nous recentrer sur d’autres objectifs, comme aller chercher des bonus offensifs à domicile et des points à l’extérieur. Sur les quatre derniers matches, on a pris quinze points sur vingt possibles. C’est plutôt pas mal.

Vous avez également conclu la phase aller par une première victoire à l’extérieur cette saison, à Graulhet (12-9), qui vous a permis de finir sur une bonne note.

Tout à fait, elle nous a fait beaucoup de bien sur le plan moral et comptable. Il était important de gagner là-bas. On n’a pas fait une bonne première mi-temps, ou alors Graulhet nous a vraiment mis sous l’éteignoir. Les conditions climatiques l’ont peut-être avantagé mais au retour des vestiaires, on a fait entre quinze et dix-huit très bonnes minutes, avant que la blessure de Wesley Kotze ne nous mette un coup d’arrêt. On était dans une phase ascendante, on venait d’inscrire deux essais et on aurait pu aller en marquer d’autres et prendre le large au score. Les joueurs ont peut-être pris un peu peur mais ils ont trouvé les ressources morales pour se reprendre au cours des dix dernières minutes, qui ont été interminables. Peut-être que ça va forger un peu plus notre force mentale, même s’il ne faut pas faire preuve d’un quelconque triomphalisme. Je suis simplement très content du comportement des joueurs à ce moment-là parce qu’ils ont affiché beaucoup de solidarité. On a également vu que le travail physique réalisé en amont a payé car j’ai senti qu’ils étaient durs. Ils n’ont pas reculé ni subi les impacts et à treize contre quinze, ils ont tenu le score. Il faut les féliciter pour ça.

On a le sentiment que parmi les points positifs de cette première moitié de saison, les valeurs morales de votre groupe constituent l’une des principales choses à retenir...

Oui, mais pas que. Je ne suis pas un adepte des statistiques mais quelqu’un m’a récemment fait remarquer qu’on était l’équipe ayant marqué le plus d’essais (trente-cinq). C’est un indicateur qui est quand même intéressant. Dans notre planification, on avait fait de l’animation offensive une priorité et il y a eu de très bonnes choses, même si on peut toujours faire mieux. J’aimerais que l’on soit plus constant mais on a marqué des essais après des phases de jeu avec beaucoup d’à-propos, au cours desquelles les joueurs ont été « raccords » avec ce que l’on avait travaillé. à côté de ça, il y a eu deux matches lors desquels on est passé à travers, à Blagnac (défaite 33-7) et Lavaur (défaite 49-17), et on ne les a pas oubliés. Après, c’est le sport qui veut ça. à un moment donné de la saison, on n’a pas été bien et j’ai le sentiment qu’on nous a tellement respectés que l’on nous a mis le pied sur la tête et enfoncés un peu plus. C’est une marque de respect et d’irrespect à la fois, c’est paradoxal. Maintenant, on ne va pas se nourrir que d’orgueil. On a fini la première partie de saison avec les points que l’on avait à prendre. On tire un trait là-dessus et maintenant, on a hâte de reprendre, le 2 janvier, pour préparer le match à Trélissac (le 14), et de retrouver une partie des joueurs qui n’ont pas été disponibles depuis un moment.

Les absences et blessures, qui ont en effet été nombreuses et sont souvent survenues au même moment, ont été l’une des choses qui ont marqué cette première moitié de championnat...

Les blessures en elles-mêmes ne sont pas dramatiques. Ce sont les problèmes de santé de certains joueurs qui sont plus dommageables, à l’image de ceux, gastriques, de Rudy Auréjac, que l’on n’arrive pas à solutionner et qui ont des conséquences sur sa statique et sur ses soucis de mollet, ou de ce qui, a priori, a été une appendicite pour Ralph Teriitaohia, mais qui lui a valu d’être opéré quatre fois. Les blessures, ça arrive ; on en a eu beaucoup, et peut-être qu’au cours de la seconde partie de championnat, on en aura moins, ce qui nous permettra de travailler avec beaucoup d’émulation et mieux, car ç’a été problématique au quotidien. Pour faire simple, la semaine avant d’aller à Graulhet (le 10 décembre), on a pu réaliser une séance de travail en opposition sur mêlée, à huit contre huit, ce que l’on n’avait pas pu faire depuis fin août.

Pour finir, comment allez-vous aborder l’année 2018 et la seconde moitié de saison ?

On va l’attaquer ragaillardi par nos deux derniers mois de compétition. Notre objectif est simple : aller chercher une qualification pour la phase finale en gagnant un maximum de matches. On va commencer une lutte contre le temps : au fur et à mesure des journées, on aura moins d’opportunités de prendre des points donc il faudra en engranger le plus vite possible, et ce dès le match contre Trélissac. On avait gagné là-bas l’an dernier, au bout de sept ou huit minutes d’arrêts de jeu, grâce à un essai de pénalité (16-13). Cette équipe va certainement vouloir commencer l’année par un succès face à nous, ce qui promet un bel affrontement. Il va donc falloir que l’on se prépare bien afin d’être le plus performant possible le 14 janvier.

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