Alexandre Geniez : « Je commence à bien me connaître »

  • Avec déjà trois succès au compteur, Alexandre Geniez (ici sur le podiumdu Grand Prix La Marseillaise) connaît un début de saison faste. AFP
    Avec déjà trois succès au compteur, Alexandre Geniez (ici sur le podiumdu Grand Prix La Marseillaise) connaît un début de saison faste. AFP
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Centre Presse / Romain Gruffaz

Trois victoires à votre compteur, la dernière en date dimanche, au Tour de La Provence, avant même la mi-février : vous attendiez-vous à réaliser un tel début de saison ?

Disons que je sais comment me préparer pour être compétitif dès le mois de février même si parfois, entre gagner et faire troisième, quatrième ou cinquième, tout se joue sur des détails. J’ai fait ce que j’ai pu cet hiver, en allant en Espagne pour avoir un peu de soleil. J’ai fait le maximum pour mettre toutes les chances de mon côté et je suis content que le travail paye.

Avez-vous changé des choses dans votre préparation hivernale ?

Quelques petites choses, oui. Je commence à bien me connaître et cette année, j’ai fait un peu plus de volume et moins d’intensité. On ne change jamais tout, on s’améliore seulement un peu et aujourd’hui, je suis vraiment satisfait de ma préparation. Cela n’a pas été facile parce qu’on a eu un hiver très compliqué mais j’ai réussi à m’arranger pour que ça se passe bien.

Justement, cet hiver compliqué ne vous a-t-il pas, quelque part, endurci et permis de franchir un cap sur le plan mental ?

Si, c’est sûr que ça joue aussi. On fait des sacrifices, il y a des jours où on passe... (Il coupe). Je vais vous raconter une anecdote. Il y a quinze jours, je me suis fait arrêter par les gendarmes à Saint-Affrique. Il y avait du brouillard, il faisait deux degrés. Ils ont dû se dire : « ça ne doit pas être évident ». Des journées comme ça... J’avais passé cinq heures sur le vélo, il faisait entre zéro et deux degrés, on voyait juste à cent mètres devant... C’est compliqué mais c’est par là qu’il faut passer et c’est ce qui fait qu’on arrive motivé et en bonne condition en course.

Pour en revenir au Tour de La Provence, comment s’est déroulée la course ?

Tout le monde savait que le prologue aurait une grande importance pour le classement général au vu des étapes d’après, et notamment celle qui arrivait au sommet de l’Espigoulier (la troisième des quatre au programme, NDLR). Dans l’équipe, on s’est tous bien classé alors que ce n’était pas un prologue traditionnel ; il n’était pas technique et se courait sur un circuit de F1 (le circuit Paul-Ricard, au Castellet, dans le Var). Le lendemain, l’étape s’est jouée au sprint et la journée la plus compliquée a été celle du samedi, avec l’Espigoulier. Dans l’équipe, on savait que si on avait un peu d’avance dans ce col, on était capable de tenir la barre et de ne pas trop se faire déborder, et c’est ce qui s’est passé. On a peut-être bénéficié de circonstances favorables mais l’équipe était très forte, ce qui a permis d’avoir du monde de disponible dans le final pour contrôler la course. Le fait d’avoir des formations à sept coureurs contre huit auparavant change pas mal la donne. Pour cette course, on était deux à être protégés : moi et Tony Gallopin, ce qui veut dire qu’il restait cinq coureurs pour contrôler la journée. Si une échappée part avec huit ou dix coureurs, c’est difficile pour les cinq de gérer derrière, mais on a montré qu’on était hyper soudé collectivement. Chacun a parfaitement joué son rôle.

Cette force collective est effectivement l’une des choses qui sont ressorties lors de vos succès. Un palier a-t-il été franchi sur ce plan-là lors de l’intersaison ?

Je ne suis pas sûr que ce soit lié à l’intersaison mais plus au fait que j’attaque ma deuxième année dans l’équipe et que je commence à bien connaître mes coéquipiers. On arrive à bien communiquer, à connaître les capacités de chacun et à savoir comment gérer les courses. Quand vous n’avez pas besoin de vous parler pour savoir ce qu’il faut faire, vous ne perdez pas de temps, vous êtes réactif. Dans la montée de l’Espigoulier, Mathias Frank a roulé une bonne partie du temps et dès qu’il y avait une attaque, on y allait chacun à notre tour. C’était vraiment intéressant.

Il y a un vrai sens du sacrifice pour l’équipe, en somme...

Exactement. Le grand public a l’impression que même si on a le même maillot, chacun est sur son vélo alors qu’en réalité, le cyclisme est un sport d’équipe. C’est vraiment ce qui fait la différence.

Quel va être votre programme pour les prochaines semaines ?

Je pars dimanche pour Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, pour une très belle course, inscrite au World Tour (le Tour d’Abou Dhabi, du 21 au 25 février). Dans l’équipe, on sera deux à viser un bon classement général. Après, je ferai l’impasse sur les Strade bianche (le 3 mars), qui étaient prévues à mon calendrier, parce que ça ferait trop, et je participerai à Tirreno-Adriatico (du 7 au 13 mars), où je roulerai pour Romain Bardet.

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