Aveyron : le département vieillit !

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    Aveyron : le département vieillit !
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Centre Presse / Joel Born

Ce n’est un secret pour personne. La population aveyronnaise est vieillissante. De plus en plus vieillissante, dans un département où les personnes âgées de plus de 75 ans représentent 14 % de la population (selon le dernier recensement complet de 2014), soit un pourcentage très nettement supérieur à celui de la moyenne nationale (9,3 %). Un pourcentage très légèrement supérieur aussi à la tranche des 15-29 ans (13,5 %). C’est dire !

Les 60 à 74 ans représentent 18,8 % de la population départementale. Près d’un tiers des Aveyronnais ont ainsi plus de 60 ans. Et selon les prévisions de l’Insee, ce vieillissement de la population aveyronnaise va se confirmer dans les vingt prochaines années. Ainsi, en 2038, le département de l’Aveyron devrait compter plus de 43 000 habitants âgés de plus de 65 ans, alors qu’ils étaient un peu plus de 29 000 en 2008. Globalement, les personnes de plus de 65 ans représenteraient alors (en 2038) 32,5 % de la population aveyronnaise, soit près de 10 % de plus qu’en 2008 (23,8 %).

Si un peu plus de 40 % de la population aveyronnaise vit en milieu rural, 5 % de la surface départementale concentre 40 % de la population. Ce qui explique d’importantes disparités territoriales et démographiques, avec des zones urbaines, périurbaines et rurales, au sein des six bassins de santé aveyronnais de Rodez, Millau, Villefranche-de-Rouergue, Decazeville, Espalion et Saint-Affrique, selon leur ordre d’importance. On constate également un dépeuplement des petites communes rurales qui se combine souvent avec un vieillissement de la population. Ces communes, qui sont pour la plupart du temps éloignées des villes, observent un indice de vieillissement élevé, notamment sur les bassins de santé d’Espalion et de Villefranche-de-Rouergue.

Cette ruralité importante se traduit également par un nombre significatif de communes de faible densité de population comprenant une proportion non négligeable de personnes âgées de plus de 75 ans isolées. C’est le cas notamment dans le Sud-Aveyron, avec un taux de 35 % sur le bassin de santé de Millau, 32 % sur celui de Saint-Affrique. Ainsi que le rapporte l’étude menée conjointement par le conseil départemental et l’Agence régionale de santé, certains territoires connaissent une augmentation de la précarité des personnes âgées. On constate en particulier une augmentation de la précarité financière des personnes âgées de plus de 75 ans, sur certaines communes rurales des bassins de santé de Villefranche-de-Rouergue et Rodez. Ce phénomène est également rencontré en zone périurbaine, près de Decazeville. Les bassins de santé d’Espalion et de Rodez sont, eux, touchés par une précarité en matière de logement.

La population aveyronnaise est plus âgée que la population régionale et l’écart s’est un peu plus creusé, de 1999 à 2013, pour les plus de 75 ans. Le bassin de santé d’Espalion est celui qui connaît le taux de vieillissement le plus élevé (1,84). Le double de celui de Rodez (0,92). En matière de projections, à l’horizon 2020 et 2042, la tendance est identique sur les quatre territoires d’action sociale. Les tranches d’âges des plus de 85 ans connaissent la plus forte augmentation de population, devant les 65-74 ans, puis les 75-84 ans. Le bassin de Saint-Affrique observe la part plus importante de personnes de plus de 75 ans (23 %), devant Espalion (18 %), Decazeville (17 %), Villefranche (15 %), Millau (13 %) et Rodez (11 %). Soit plus que du simple au double...

D’un point de vue global, la population aveyronnaise âgée de plus de 75 ans augmentera de façon significative de 2026 à 2038. À l’horizon 2042, cette évolution devrait être moins marquée, de l’ordre de 7 % tout de même. Pour la période 2032-2042, c’est la tranche des plus de 85 ans, qui va connaître l’augmentation numérique la plus importante. La part de la population aveyronnaise dépendante, qui est actuellement de 9,7 %, devrait légèrement diminuer en pourcentage d’ici à 2030 (9,1 %), suivant ainsi les tendances régionale et nationale, mais cela se traduira par une augmentation conséquente de 21 000 personnes. C’est dire que les besoins vont aller crescendo.

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