Note de fin pour All that jazz à Rodez : « Je savais qu’on n’irait pas plus loin ! »

C’est l’avant-dernier concert All that jazz de la saison... Et l’avant-dernier concert tout court ! Après avoir racheté Cap’Cinéma voilà quelques semaines, CGR a en effet décidé de tirer le rideau sur cette formule unique en Europe.

Après Grupo Compay Segundo, Lucky Peterson et Cécile McLorin Salvant, en attendant Fred Wesley Generations, pour les adieux samedi 12 mai à 21 heures, All that jazz sert, ce soir à 21 heures, The Marcus King band. Ce sera le 25^e d’une série qui a commencé le 13 décembre 2013 avec Kyle Eastwood. Trois dates cette saison-là pour prendre ses marques, huit la suivante (Lisa Simone, Kurt Elling, Stacey Kent...) et cinq chaque année depuis, avec les pointures mondiales de l’univers jazz. Mais voilà, toutes les belles histoires ont une fin. Celle de Rodez s’arrêtera très précisément dans deux mois.

« J’ai reçu un mail de quatre lignes mais je savais, dès que j’ai rencontré les patrons de CGR, qu’on n’irait pas plus loin », lâche Didier Bergen, qui a créé ce concept en 2009 à Blois. Le directeur artistique poursuit : « Je ne juge pas mais ces interlocuteurs n’ont pas la même culture que moi. Mes trois fondamentaux ont toujours été : proximité, confort et acoustique. Nos regards divergent, on s’est donc séparés. Je l’ai mal vécu ! ».

« On ne gagne certes pas d’argent mais on n’en perd pas non plus !, insiste Didier Bergen. En fait, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde avec les dirigeants de CGR ». Il regrette : « On ne parle pas de musique, on discute modèle économique. Mais ce n’est pas propre à CGR, c’est tout simplement la société d’aujourd’hui ». Il conclut : « C’est d’autant plus dommage que la sauce a pris. J’en veux juste pour exemple le concert de Marcus King demain à Agen. C’est complet ! Vous imaginez, un mardi soir. Il y a quelques mois, dans cette salle, on distribuait des places gratuites pour qu’il y ait un peu de monde ».

Il y a eu le temps de la colère. Didier Bergen n’est pas guéri mais il s’est apaisé : « Je n’étais pas prêt à accepter certaines choses à n’importe quel prix. C’est la fin d’une aventure. J’ai envie qu’elle soit belle ». C’est le message qu’il délivrera probablement ce soir pour lancer la soirée Marcus King à Rodez... Et après ? L’intéressé a déjà quelques pistes : servir du jazz à Blois car Philippe Dejust n’a pas vendu ses deux salles blésoises, organiser le festival Les joyeuseries (musique et humour) du 4 au 6 mai à La Chaussée-Saint-Victor, accompagner des artistes... « Je ne freine pas mes instincts ! », sourit Didier Bergen.