Bosch : les salariés établissent un barrage filtrant à l’entrée de l’usine

L’attente peut-être insupportable. Et elle commence à le devenir pour les quelque 1600 salariés de l’usine Bosch qui ne savent toujours pas de quoi sera réellement fait leur avenir.

Les récentes négociations sur l’accord de transition, souhaité par la direction, afin d’engager la modernisation de l’une des deux lignes de production d’injecteurs common rail, ont été, on le sait suspendues. Et la récente entrevue parisienne avec le président de Bosch France, Heiko Carrié et le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, n’a apporté aucune véritable assurance. Avec d’un côté le gouvernement, qui maintient sa position de retrait sur le diesel ; de l’autre la direction de Bosch, qui affirme que l’essence n’a pas d’avenir en France. Un discours que les représentants du personnel ne veulent pas entendre. « La direction de Bosch a annoncé un investissement de 500 millions d’euros, dans le monde et en Europe, dans le domaine de l’essence, nous voulons notre part du gâteau à Rodez », insiste l’un des responsables de l’intersyndicale.

Estimant qu’ils ne sont pas suffisamment écoutés, ou tout du moins entendus, les salariés aveyronnais de la Bosch, qui continuent à réclamer un véritable projet industriel pour le site de Cantarane, commencent à perdre patience. Ce lundi matin, dès 5h45, à l’initiative de l’intersyndicale Sud, CFE-CGC, CFDT et CGT, ils ont établi un barrage filtrant à l’entrée de l’usine, et des débrayages ont eu lieu dans les différents ateliers de production.

De quoi faire monter la pression en attendant la venue, ce jeudi 22 mars, du délégué interministériel aux restructurations d’entreprises, Jean-Pierre Floris, qui précédera le comité central extraordinaire de vendredi. Le gouvernement a promis d’accompagner les équipementiers et sous-traitants de la filière diesel. Pour l’instant, les salariés aveyronnais de la Bosch n’ont pas vu venir grand-chose.