Musique : ces morceaux de légendes qui font le Lax’n’Blues

C’est un petit festival niché dans la campagne. Qui se démerde avec ses trois francs six sous pour faire venir de lourd, du gros, du grand, du fort. Presque une marque de fabrique. Les têtes d’affiche rock légendaires qui font le tour du monde depuis des décennies, ça n’est pas pour la bourse du Lax’n’Blues. Mais en revanche, si on en prend un bout, du coup, la facture diminue, et plus besoin d’avoir 50 000 entrées payantes à 200 euros pièce pour rentrer dans ses frais, sans faire couler le budget de l’asso, de la commune, voire de tout le département. Pas bête.

Assis devant son thé (?) pour la traditionnelle présentation en amont du festival, Didier Bastonero énumère ainsi les bouts de groupes légendaires qui sont, partiellement du moins, passés par Lax.

« Attends voir... Il y a eu Status Quo qui est passé, du coup, avec le batteur John Cogland et son groupe, il y a eu Rory Gallagher, enfin ses musiciens, il y a eu Led Zeppellin aussi, avec la sœur de John Bonham, encore le batteur du groupe... Et puis Dr Feelgood aussi, c’est quand même mythique. Et aussi Trust, dans ce cas, avec le guitariste Nono...»

Mazette, vous diriez que Status Quo, Led Zep, Trust ou Rory Gallagher sont passés dans l’Aveyron, on ne vous croirait pas.

Et pourtant si. Un peu.

Sans oublier les légendes hexagonales de toutes sortes, Michael Jones de la Goldman family, l’inoxydable Little Bob ou encore les Washington Dead Cats. Des légendes, tout ça, des formations qui défient les ans et les consommateurs de la musique en daube industrielle comme le reggaeton ou la variété fabriquée avec des ordis.

Là ça frappe et pas que l’esprit, les organisateurs du Lax’n’Blues ont trouvé la combine, les groupes mythiques étant trop chers, prenons-en qu’un bout.

Et ça marche, et même, ça continue encore et encore, avec cette année, en tête d’affiche ce samedi 24 mars, rien de moins qu’AC/DC. Un petit bout d’AC/DC. Enfin un gros bout quand même, avec la batterie monstrueuse du batteur AC/DCien Chris Slade, qui a donné des séances de brainstorming intenses à l’équipe : comment faire rentrer ce pachyderme de peaux, de bois et d’acier sur la nouvelle petite scène du Lax’n’Blues ? Ça sera fait samedi, ne vous inquiétez pas. « Chris Slade, d’habitude, on le voit dans des stades de 200 mètres de long, commente Didier. Là, tu vas être à deux centimètres de lui. »

Un nouveau bout de légende au bout de notre nez, et qui s’écrit donc sur les tablettes du Lax’n’Blues. Et même plusieurs bouts d’un coup d’ailleurs, quand on sait que Chris Slade, qui n’est pas une petite frappe, officie aussi mais pas comme Félicie dans d’autres noms prestigieuses qu’on a rarement vus tourner dans l’Aveyron, et dont Chris reprendra des titres. Samedi, pour le même prix, vous aurez Tom Jones, encore Led Zep, Manfred Mann, Asia, Uriah Heep, gary moore et Pink Floyd. Et oui, puisque Chris Slade joue ou jouait avec le crooner de « Sex bomb », ces groupes ou des membres de ces groupes.

Pour faire passer le morceau, l’affiche complète du Lax’n’Blues n’en est pas plus légère pour autant. Et ça commence le vendredi 23 mars au Fauteuil rouge de Baraqueville avec le local hero Hugo Taurines et sa guitare à genoux, suivi de Gaëlle Buswell, une Franco-canadienne qui cartonne outre Atlantique.

Samedi donc, dès 18 h 30, avec Chris Slade vous aurez DTG Gang, encore en lice cette semaine pour l’European Blues Challenge, qui ouvrira le feu avec les gamins des écoles du coin, les Mountain Men à quatre, « le plus gros groupe de blues-rock en France », avec dans leurs rangs l’ancien batteur de Noir Désir (tiens, encore une sombre légende), et puis Miss America, deux mecs et deux nanas qui ont la petite vingtaine et « une patate de dingue ». Et même pas anxieux d’aller frôler des légendes, même des bouts.