Justice : les raisons de la grève illimitée des avocats aveyronnais

  • Les avocats aveyronnais, comme un peu partout en France, sont mobilisés.
    Les avocats aveyronnais, comme un peu partout en France, sont mobilisés.
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Centre Presse / Philippe Routhe

Qu’avez-vous décidé lors de votre assemblée générale extraordinaire, hier après-midi ?

Chez nous, se pose le problème de la session d’assises, qui débute le 3 avril. On a beaucoup discuté entre nous pour voir comment agir. Et nous avons décidé d’un maintien d’une grève totale des audiences, exception faite des assises. Par respect pour les libertés individuelles, pour les parties civiles mais également en raison des délais qui peuvent être longs en cas de renvoi. À savoir cependant que, lors de cette session d’assises, sont appelés à plaider des avocats qui ne sont pas du barreau de l’Aveyron. Et l’on ne connaît pas leur décision.

Vendredi, vous étiez à Paris à la conférence des bâtonniers. Qu’en est-il ressorti ?

Pour la première fois, les trois instances qui représentent notre profession, à savoir le barreau de Paris, la conférence des bâtonniers et le conseil national des barreaux, parlent d’une même voix. La mobilisation est très forte et c’est le cas également en outre-mer. Lors de la réforme de la carte judiciaire, il y a dix ans, seuls les petits barreaux comme l’Aveyron étaient très mobilisés. Mais là, tous sont mobilisés, pour une bonne raison : on touche là aux principes fondamentaux du droit.

Comment se traduit cette mobilisation ?

Nous demandons systématiquement le renvoi de toutes les affaires, que ce soit aux affaires familiales, au pénal, au commerce, aux prud’hommes, etc. Nous ne participons pas non plus aux gardes à vue.

Cela grippe fortement la machine ?

Je ne cache pas que l’on est fortement embarrassé sur les questions des libertés individuelles. Mais c’est ainsi que l’on peut montrer que l’on est indispensable pour les justiciables. On est un service public et c’est bien pour cela que nous avons rejoint le mouvement de grève de la fonction publique la semaine dernière. La situation est compliquée mais nous assumons notre mouvement. On explique cela à nos clients. Et les gens comprennent que l’on se bat certes pour notre profession, mais pour eux aussi, pour leurs droits.

L’intégralité de l’interview est à découvrir dans Centre Presse, aujourd’hui, mardi 27 mars.

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