Assises de la ruralité : la profession hôtelière a mis les pieds dans le plat

  • « Un moment fondateur » pour le président national, aux côtés de Philippe Panis.
    « Un moment fondateur » pour le président national, aux côtés de Philippe Panis.
  • Assises de la ruralité : la profession hôtelière a mis les pieds dans le plat
    Assises de la ruralité : la profession hôtelière a mis les pieds dans le plat
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Centre Presse Aveyron

Avec son accent basque, Roland Heguy, le président confédéral de l’Umih a donné le ton de ces assises rurales, hier à Rodez. Dans l’une des grandes salles du CGR de Rodez, devant nombre de présidents départementaux des métiers de l’hôtellerie, il a choisi de mettre les pieds dans le plat quand à la survie des cafés, hôtels restaurants en milieu rural (CHR). « C’est une cause bien plus large que celle des commerces, c’est celle de la société rurale ».

Accès au numérique, pré-enseigne, développement de multiservices... les représentants de l’Umih ont souhaité mettre sur la table tous ces sujets qui, selon eux, sont incontournables pour redynamiser leur présence dans le milieu rural. Avec une constante, résumée par Roland Héguy : « Seuls, nous n’arriverons à rien ». Il faut entendre par là, l’attente d’un appui politique tout aussi pragmatique que les propositions de l’Umih.

Raison pour laquelle sans doute, hier, l’Umih n’a guère goûté à l’absence de dernière minute du ministre de la Cohésion territoriale, Jacques Mézard. Et ce, malgré la défense du député Stéphane Mazars, plaidant la bonne foi du ministre, retenu par le déploiement de forces de l’ordre à Notre-Dame-des-Landes. Néanmoins, pour Roland Heguy, après l’annonce du président de la République de s’adresser « à la ruralité » au « 13 heures de Jean-Pierre Pernaut » après-demain, « c’est le bon moment pour travailler avec l’État ».

L’Umih espère en effet peser de tout son poids pour débloquer plusieurs « priorités ». Ainsi l’accès au numérique. Un sondage Ifop pour l’Umih, demandé à l’occasion de ces Assises de Rodez, met en avant le souhait pour 88 % des personnes interrogées de disposer d’un accès libre au wifi dans un café, hôtel ou restaurant situé en rase campagne. Un besoin qui arrive devant la nécessité de trouver... du pain. La première étant de trouver dans ces commerces-là des produits régionaux.

Autre sujet épineux. La signalisation de ces petits commerces. « Quand vous arrivez dans les zones commerciales, vous vous trouvez dans une forêt de panneaux qui se ressemblent tous. Et à la campagne, un petit café ou restaurant ne peut pas mettre un panneau indiquant sa présence ? Il faut revenir à du bon sens. » La charge du Basque était sans ambiguïté.

Pour Roland Héguy, il y a désormais « urgence à irriguer » le pays et désengorger les métropoles. « Sinon, tout va imploser dans les années à venir ». Les agriculteurs étaient appelés à la rescousse, par l’intermédiaire de Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la FNSEA. « Ce problème nous concerne beaucoup. Les paysans ne déménageront pas les hectares au-dessus des immeubles pour retrouver des bassins de vie », résumait ce paysan du Doubs. Tout en prenant l’exemple de Laguiole qui, grâce à une dynamique locale (race aubrac, couteau, identité, etc.), maintient une activité en hôtellerie, restauration et café encore importante.

« À Curan, quand j’étais jeune, il y avait trois cafés, trois restaurants. Aujourd’hui, la commune a investi près de 600 000 euros pour maintenir un commerce multiservice, et ça ne marche pas...», témoignait pour sa part Jean-Louis Grimal, le président des maires du département. Mettant ainsi en exergue que la volonté seule d’une commune ne peut également suffire à résoudre le problème.

Et pour que le menu de cette journée soit complet, le chanteur Yves Duteil était également présent, au titre d’administrateur de la Sacem. Très pragmatique également, il a annoncé une réduction spécifique pour les CHR dans les communes de moins de 2000 habitants et au chiffre d’affaires inférieur à 100 000 euros.

Dans quelques jours, Roland Heguy et l’Umih remettront leurs conclusions, non seulement à Jacques Mézard, mais aussi au ministre Jean-Yves Le Drian, entre autres en charge du tourisme, et à son secrétaire d’état, Jean-Baptiste Lemoyne. « Nous sommes un rempart contre la désertification. A Rodez, on donne le coup d’envoi du changement », a lancé le patron des professionnels de la restauration. Philippe Panis, président de l’Umih 12, à l’origine de l’organisation de ces assises rurales à Rodez, pouvait savourer.

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