La Cathédrale de Rodez se refait une beauté : « Il n’était plus possible d’attendre ! »

Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président de Rodez agglomération, l’affirmait déjà dans nos colonnes en mai dernier : « Nous sommes prêts, avec la Région, l’État, la Ville et l’Agglo, à financer la rénovation intérieure de la cathédrale, qui est le trésor de Rodez. Je considère qu’il n’est plus possible d’attendre alors que rien n’a été fait depuis des siècles ».

Si l’extérieur de la cathédrale Notre-Dame fait l’objet, depuis 1985, de travaux financés en totalité par l’État à hauteur de 15 millions d’euros, les dernières interventions sur l’intérieur de l’édifice datent, elles, de 1834.

Autour de l’architecte Boissonade, de nouveaux badigeons ont alors été appliqués sur les parois et voûtes mais, depuis lors, les seuls travaux réalisés l’ont été par les Amis de la cathédrale, qui ne disposent pas des moyens financiers nécessaires à une rénovation à la hauteur de l’édifice.

Fin 2017 et pour concrétiser cette volonté municipale de mener les travaux, une volée d’examens (300 sondages notamment) est réalisée par des scientifiques des monuments historiques. Ils ont mis en évidence le mauvais état intérieur de Notre-Dame, avec notamment de nombreuses infiltrations d’eau ou des fissures parfois larges de 1,5 à 2 cm. Coût de la facture pour ces examens : 100 000 €, une somme partagée à égalité entre Ville de Rodez, communauté d’agglomération et Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

Pour ce qui est des travaux, la note sera répartie équitablement entre Ville, agglomération et État, un montage là aussi assez exceptionnel puisque ville et agglomération n’ont aucune obligation en la matière, les cathédrales étant la propriété du seul État français.

« C’est assez peu fréquent, c’est un vrai engagement pour accélérer la rénovation. Ce partenariat est à l’initiative de la mairie et dans l’intérêt des valeurs patrimoniales et architecturales de ce lieu de culte, qui contribue à l’attractivité de la ville », souligne Michèle Lugran, secrétaire générale de la préfecture et sous-préfète.

Les travaux commenceront dès cet été et concerneront, dans un premier temps, la stabilisation de la partie ouest de l’édifice (la façade donnant sur la place d’Armes), trois voûtes intérieures et la chapelle Saint-Sépulcre, notamment la clôture du chœur, les voûtes et murs de cette chapelle. Une première tranche prévue pour durer trois ans et qui représentera un montant de 2,4 M€, comme l’expliquent Christophe Amiot, architecte en chef des monuments historiques et Laurent Barrenechea, conservateur régional des monuments historiques.

Les travaux à l’intérieur de la cathédrale devraient eux aussi durer trois ans, mais du fait que les interventions seront menées pour grande partie simultanément, la durée totale des travaux devrait fluctuer entre trois ans et demi et quatre ans, soit une fin de chantier pour le début de l’année 2022. Le recteur de la paroisse n’a pas caché sa satisfaction à l’annonce du lancement du chantier : « C’est une souffrance pour les chrétiens de la voir dans cet état. Ils aspirent à retrouver une belle église ».

« Le coût total des travaux sera de 8,6 M€, affirme Christian Teyssèdre. Les Ruthénois attendent la restauration intérieure de la cathédrale depuis très longtemps. Elle sert l’attractivité de Rodez et du département, c’est un moteur du développement économique comme l’est le musée Soulages. Je souhaite qu’on aille le plus rapidement possible malgré les contraintes liées à ce bâtiment classé historique ». À l’issue de ces interventions, les fidèles et touristes pourront jouir, de l’avis de tous les intervenants, d’une cathédrale « beaucoup plus lumineuse ».