Drame de Mur-de-Barrez : « Laissez-le libre », demande l’avocat de la défense

  • Le Ruthénois, Maxime Bessière, avocat de la défense.
    Le Ruthénois, Maxime Bessière, avocat de la défense.
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Centre Presse / Mathieu Roualdés

C’était sa toute première plaidoirie devant une cour d’assises. Et force est de constater que Maxime Bessière a séduit son auditoire. Dans la salle des pas perdus, le jeune avocat ruthénois a reçu les félicitations de tous, de ses confrères jusqu’au public en passant par Stéphane Mazars, son associé, venu assister aux débats ce matin. Du haut de ses 30 ans, ce Ruthénois, diplômé de la fac de droit à Montpellier, s’est fait les dents à Paris dans le droit des affaires durant plusieurs années. Avant de revenir au bercail, à Rodez. Et de plaider ce vendredi matin durant une heure pour sa grande première aux assises.

Sans jamais élever la voix, il a bien entendu longuement évoqué son client, Yoann Girbal. Un garçon ordinaire dira-t-il, qui n’a « pas le profil d’un accusé devant une cour d’assises ». Il a rappelé sa fragilité depuis les faits, ses différentes tentatives de suicide, l’amour de sa compagne et de sa famille. « C’est un mec bien. Et il ne représente aucun danger pour la société », a-t-il rappelé à plusieurs reprises.

Durant sa plaidoirie, il n’a pas non plus hésité à égratigner celle de son confrère, Me Gérard Christol, de 43 ans son aîné et ténor du barreau ! Il n’a pas non plus été tendre avec l’avocat général, Frédéric Cousin. Avant d’en arriver aux faits, à cette rixe mortelle du 17 novembre 2012 à Mur-de-Barrez. Et de se concentrer sur la légitime défense. « Yoann était en situation de légitime défense. J’ai tout dit, il a été agressé, il a répondu avec proportion et dans le même temps. L’acquitter pour cette raison, ce n’est pas justifier cette violence, ce n’est pas le féliciter. C’est seulement reconnaître son droit à la légitime défense lors des faits », a-t-il souligné après avoir donné une tout autre interprétation des faits que l’avocat général, hier soir.

Puis, il a appuyé sur le fait que Christian Quenet, la victime, était alcoolisé le jour du drame, qu’il n’avait pas voulu se soigner directement après le coup. « Car le coup donné par mon client n’avait pas la capacité de donner la mort », dira-t-il, toujours d’un même ton, calme et posé.

Enfin, il conclura sa plaidoirie en avançant plusieurs éléments extérieurs aux faits. Comme ceux de la prise en charge de la victime. Après avoir alerté les secours, ce dernier n’a pu être transporté à l’hôpital d’Aurillac, le plus proche de Mur-de-Barrez. Il a été amené à Rodez. Malheureusement, le centre hospitalier ne comptait pas de spécialiste pour une intervention chirurgicale afin de soigner le traumatisme crânien grave de la victime. Il a donc dû être dirigé vers la clinique des Cèdre, à Cornebarrieu (Haute-Garonne). « C’était déjà trop tard, les lésions duraient depuis bien trop de temps. Dans ces cas-là, toutes les minutes comptent », a rappelé l’avocat ruthénois avant de demander fermement aux jurés de « laisser libre » son client : « Même s’il est jugé coupable, laissez-le libre, laissez-le se reconstruire », a-t-il asséné avant de se rasseoir. Et de laisser aux jurés le soin de se retirer pour délibérer. Le verdict est attendu dans la journée.

Hier, l’avocat général Frédéric Cousin a requis 6 ans de prison à l’encontre de Yoann Girbal.

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