Meurtre de Patricia Wilson : Jean-Louis Cayrou parle enfin

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    Meurtre de Patricia Wilson : Jean-Louis Cayrou parle enfin
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Centre Presse

Au quatrième jour de son procès, Jean-Louis Cayrou, écoute toujours sans répondre... Le jardinier et amant de la retraité anglaise de Vabre-Tizac, dont le corps n’a pas été retrouvé, se contente seulement de clamer son innocence quand on l’interroge.

Au tribunal, c’est pourtant un défilé d’experts qui accablent l’accusé. Le médecin l’ayant examiné le 22 août 2012 : « Il présentait des griffures à l’hémithorax droit datant d’environ huit jours, compatibles avec des griffures d’ongles ou de broussailles »...

Chez la victime, huit empreintes digitales de l’accusé ont été prélevées sur la scène du crime. Un juré demande : « Maintenez-vous encore vos positions face à ces analyses ? » Faisant toujours valoir son droit au silence, Jean-Louis Cayrou reste impassible.

Seuls joueront peut-être en sa faveur, sur le plan personnel du moins, les témoignages d’anciens voisins ou employeur : « très travailleur, droit, gentil, serviable », diront-ils de lui. Mais c’est sa sœur Chantal, qui va pour la première fois touchera visiblement Jean-Louis Cayrou. « Il est innocent. Ça peut pas être autrement. »

- Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il est innocent ? interroge le président.

- Il est croyant. Pourquoi il mentirait ? Il ne peut pas faire ça...»

L’audience se poursuit... Les éléments de l’affaire se répètent... Quand soudain, en fin de journée : « Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit à Rodez » (en première instance NDLR), rouspète Jean-Louis Cayrou. Le président l’encourage : « La cour vous écoute. On va vous mettre devant, à la barre des témoins. »

Entouré par trois policiers, l’homme sort enfin du silence. Il reprend l’histoire « à partir du drame ».

Il raconte son arrivée chez Patricia le 17 août, après avoir croisé juste avant sur la route « une C15 avec une bâche qui dépassait ». « Le portail est ouvert, je suis surpris ». Il frappe à la porte, appelle : « aucune réponse ». Il entre, se rend compte qu’il n’y aplus d’’électricité : « j’ai mis les pieds dans quelque chose mais on n’y voyait rien vers 22 h ».

Il s’inquiète : « Je l’ai déjà trouvée ivre, elle est peut-être effondrée quelque part ». Alors, il soulève des objets pour tenter de la retrouver... Puis il décide de retourner prendre la lampe frontale dans sa voiture pour « ne pas passer la soirée dans le noir ».

C’est là qu’il se rend compte de ce qu’il est tâché de sang : « Je suis tétanisé. Mais je prends mon courage à deux mains et décide d’y retourner en me disant qu’il lui est peut-être arrivé quelque chose... » De retour dans la maison, point de Patricia mais des traînées de sang, dit-il...

Après s’être changé dans sa voiture, Jean-Louis Cayrou décide finalement d’aller « comme prévu » à la fête de Najac, « l’esprit embrouillé ».

- Pourquoi ne pas avoir appelé la police ? demande un juré.

- Avec du sang partout sur moi, ce n’était évident. On m’aurait de suite accusé. Je pensais que les filles chargées de nourrir les chats de Patricia allaient le faire... J’ai décidé de partir et attendre qu’on m’appelle...»

La version des faits de l’accusé est contredite de bout en bout par la partie civile puis le parquet, qui pointent les incohérences temporelles et matérielles, en plus des nombreux changements de versions effectuées.

Interrogé par Me Levy, son propre avocat, Jean-Louis Cayrou abonde : « Je connais la vérité mais je ne peux pas la prouver. Je n’avouerai jamais, car je ne suis pas l’assassin de Patricia. »

Le verdict est attendu aujourd’hui.

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