Emploi : quels métiers recrutent en Aveyron ?

  • Le directeur de Pôle Emploi, Thierry Rouve, aux côtés d’Elise Beal, du service DRH de la Société Fromagère de Rodez.
    Le directeur de Pôle Emploi, Thierry Rouve, aux côtés d’Elise Beal, du service DRH de la Société Fromagère de Rodez.
  • Emploi : quels métiers recrutent en Aveyron ?
    Emploi : quels métiers recrutent en Aveyron ?
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Centre Presse / Joel Born

L’emploi en Aveyron se porte plutôt bien. Outre le fait que le département accuse un faible taux de chômage (un peu plus de 7 %), les intentions d’embauches des entreprises aveyronnaises sont en nette progression, confirmant ainsi l’importante reprise économique qui se dessine à l’échelle nationale. Ce qui pose d’ailleurs des problèmes de recrutement notamment dans les secteurs de l’industrie et du BTP. Tels sont les principaux constats de la vaste enquête régionale des services de Pôle Emploi, sur les besoins en main-d’œuvre.

9 405 établissements aveyronnais, sur 12 502 concernés, ont été interrogés, cette année. Au global, 2 575 établissements ont répondu au questionnaire, soit un taux de retour (significatif) de 27,4 %. Près d’un tiers de ces entreprises (26,7 % contre 23,4 % en 2016) envisage au moins une embauche en 2018. Ce qui représente au global 9 460 projets de recrutement, à comparer aux 8 118 de 2017, soit une hausse de 16,5 %. Les établissements de moins de 10 salariés concentrent près des deux tiers (62 %) de ces intentions d’embauche.

Les services demeurent les premiers recruteurs avec 60 % des projets. L’agriculture et l’industrie agroalimentaire captent 18 % des intentions d’embauche, l’industrie 6 %, la construction 8 % et le commerce 11 %. Ces projets de recrutement peuvent être liés à des créations de postes, des remplacements ou des surcroîts d’activité ponctuels. Ces projets d’embauche se répartissent ainsi dans les trois bassins d’emplois : Rodez (4 980), Millau (2 670), Decazeville-Villefranche (1 810).

Selon cette enquête, les projets de recrutement saisonniers (43 % contre 49 % au niveau régional) représentent un potentiel de 4 030 postes. Cette saisonnalité est moins marquée qu’en 2017 (48 %). Dans le bassin d’emploi de Millau, elle représente 50 % des intentions d’embauche, 38 % à Rodez et 44 % à Decazeville-Villefranche. Parmi les métiers saisonniers les plus recherchés, figurent les viticulteurs, arboriculteurs salariés et cueilleurs, les professionnels de l’animation socioculturelle et de l’encadrement sportif, les employés de l’hôtellerie, les serveurs... Pour les métiers non saisonniers, les aides-soignants, agriculteurs salariés, ouvriers agricoles, ouvriers de l’industrie et du BTP, aides à domicile, infirmiers, maçons, plâtriers et carreleurs sont les plus recherchés.

Autre point positif, 38 % des contrats envisagés sont des CDI, contre 31 % en 2017. Dans 56 % des cas, le projet de recrutement est motivé par un surcroît ponctuel d’activité. Dans 11 % des cas, il résulte de la création d’une nouvelle activité.

Ce n’est, hélas, pas une nouveauté, mais cette nouvelle enquête vient le confirmer, de nombreux emplois proposés par les entreprises aveyronnaises sont difficiles à pourvoir. Ainsi, 48 % des intentions d’embauche sont jugées difficiles, un pourcentage supérieur à la moyenne régionale (37 %).

Ce taux de difficulté de recrutement est plus marqué (58 %) dans le bassin d’emploi de Rodez. Il est moins conséquent dans les bassins de Millau (41 %) et Decazeville-Villefranche (33 %). La pénurie de candidats et l’inadéquation des profils constituent les principales difficultés de recrutement.

L’Aveyron compte 21 197 demandeurs d’emplois, dont 10 763 en catégorie A. 55 % d’entre eux ont un faible niveau de formation CAP ou CAP/BEP.

Vingt métiers concentrent 41 % des demandeurs d’emplois aveyronnais, les seuls services à la personne et à la collectivité en regroupant 23 %.

« On peut s’appuyer sur d’autres aptitudes que les diplômes », précise le directeur territorial Aveyron-Tarn de Pôle Emploi, Thierry Couve, rappelant que divers outils sont à la disposition des entreprises qui éprouvent des difficultés pour recruter. La Société Fromagère de Rodez (près de 300 salariés), qui doit régulièrement faire face à des tensions saisonnières, a du mal à trouver des opérateurs de production et des ouvriers en maintenance, des métiers physiques. L’entreprise, qui appartient au groupe Lactalis, a introduit, avec succès, des périodes de stage d’immersion professionnelle.

Elle assure également la formation des salariès en interne. Spécialisée dans la fabrication et la pose d’armatures métalliques pour coffrages, l’entreprise AMSA de Saint-Rome-de-Tarn (130 salariés) est, elle, confrontée à d’importants problèmes d’absentéisme. La société du Sud-Aveyron a mis en place un recrutement par simulation, reposant, avant tout, sur les aptitudes au poste. Et, là aussi, les résultats sont particulièrement encourageants. « Aujourd’hui, le public est volatil, il faut privilégier la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences », appuie Thierry Couve, dans l’attente de l’ambitieux Plan d’investissement dans les compétences (Pic) qui vise à former jeunes et demandeurs d’emploi de longue durée faiblement qualifiés, et à transformer en profondeur l’offre de formation.

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