Meurtre d’Angélique : écroué, le suspect livre un récit glaçant

  • Fleurs, bougies, messages sur un mémorial improvisé pour Angélique, le 29 avril 2018.
    Fleurs, bougies, messages sur un mémorial improvisé pour Angélique, le 29 avril 2018.
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Centre Presse / AFP

David Ramault, 45 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire dans la nuit de lundi à mardi pour la séquestration, le viol et le meurtre, mercredi à Wambrechies près de Lille, d’Angélique, 13 ans, a-t-on appris auprès de son avocat. Selon Me Eric Demey, la préméditation et la récidive légale n’ont pas été retenues.

David Ramault avait été condamné en 1996 pour «viol avec arme sur mineure de moins de 15 ans», «attentats à la pudeur aggravés» et «vol avec violence». Il avait alors été inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), entraînant des obligations qu’il a «globalement suivies», selon le parquet.

Le procureur de la République de Lille a livré lundi le récit glaçant du viol et du meurtre d’Angélique, 13 ans, dont le corps a été retrouvé dimanche dans une commune voisine. Au même moment, le suspect devait être présenté à un juge.

Selon le procureur Thierry Pocquet du Haut-Jussé, il exprime beaucoup de regrets. Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, «il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre».

Condamné en 1996 pour «viol avec arme», «attentats à la pudeur aggravés» et «vol avec violence», l’homme en garde à vue depuis samedi soir était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Il n’était pas soumis à une obligation de soins, a précisé le magistrat.

Depuis, le suspect «respecte globalement les obligations que cette inscription (au FIJAIS, ndlr) entraîne, c’est-à-dire une présentation tous les ans aux services de police et le signalement de ses changements d’adresse», a ajouté M. Pocquet du Haut-Jussé.

«Le fichier a été extrêmement utile pour nous parce qu’il a la particularité d’avoir l’historique des domiciles et donc en recherchant sur Wambrechies on a trouvé cette personne et nous nous sommes rendus compte qu’elle habitait (autrefois) dans le même immeuble que la petite Angélique», a pour sa part affirmé le directeur régional de la PJ Romuald Muller.

C’est le témoignage d’un petit garçon affirmant qu’elle avait suivi un homme de son propre chef qui a aiguillé les enquêteurs.

Le décès d’Angélique, 13 ans, disparue mercredi et retrouvée morte dimanche à Quesnoy-sur-Deûle (Nord), à quelques kilomètres au nord de Lille, est lié à une «asphyxie traumatique», a expliqué le procureur.

Lors de la découverte du corps vers 01H45, a-t-il relaté, «le corps de la jeune fille est entièrement dévêtu, le médecin légiste constate un coup sur la tête et des traces de sang (...). L’autopsie qui vient d’être achevée a confirmé des traces compatibles avec les abus sexuels reconnus (par le suspect, ndlr) et le décès lié à une asphyxie traumatique».

Interpellé samedi soir, le suspect avait très rapidement avoué les faits et emmené les enquêteurs à l’endroit où il avait «abandonné le corps de la jeune fille». Un chemin forestier de Quesnoy-sur-Deûle, une ville voisine de Wambrechies.

Ce père de deux enfants, chauffeur de bus chez Transpole, la société de transports publics lillois, a expliqué aux enquêteurs que lors de son jour de repos, mercredi, en l’absence de sa famille en vacances dans le sud, il est passé devant le jardin où jouait la jeune fille, une ancienne voisine qu’il connaît. «Il dit qu’il a eu envie d’elle et de la ramener chez lui: il dit ‘C’était plus fort que moi, j’étais comme dans un état second’ », a relaté le procureur.

Prétextant avoir des objets à lui remettre pour ses parents, il l’amène chez lui. «Il la fait parler et très rapidement en vient à poser des questions de plus en plus intimes, elle cherche à partir, et comme il l’en empêche elle se met à crier», a poursuivi le magistrat.

Tout s’enchaîne ensuite en moins d’un quart d’heure: il la maintient de force, la déshabille, l’emmène dans les toilettes et s’y enferme à clé avec elle. «Comme elle tente de se débattre, il lui donne une gifle, puis va lui imposer une fellation et des pénétrations digitales», a continué M. Pocquet du Haut-Jussé. «Ensuite il prend le pantalon de la jeune fille, qu’il passe autour de son cou et l’étrangle. Il indique que lorsqu’elle a commencé à se débattre, il a compris qu’il fallait qu’il la tue», a-t-il ajouté.

A Wambrechies, les habitants décrivent un homme «normal», «serviable» et «insoupçonnable». «Tout le monde tombe des nues. Il paraissait totalement normal, il était serviable, à la fête d’école il aidait... C’était un homme à qui on fait confiance, il était insoupçonnable», affirme Michel Sas, premier adjoint au maire de cette commune de quelque 10.000 habitants.

A proximité du domicile d’Angélique, dans un parc, un mémorial a été improvisé, où des dizaines de roses blanches et de messages ont été déposés.

Une marche blanche sera organisée mardi à 14H00 à Wambrechies.

L’avocat a longuement rencontré son client lundi, qui n’a pas parlé au juge d’instruction sur ses conseils. «C’est un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes», a décrit Me Demey. Angélique est morte par étouffement, selon la première autopsie. Mercredi à Wambrechies (Nord), elle avait volontairement suivi David Ramault, un ancien voisin, chez lui. Mais elle avait tenté de s’enfuir lorsqu’il avait abordé des sujets de plus en plus intimes. Son corps avait ensuite été retrouvé samedi dans un bois de Quesnoy-sur-Deûle, près de Lille.

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