Grégory Ursule : « Pas de révolution, juste une évolution »

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    Pas de révolution, juste une évolution
Publié le , mis à jour
Gruffaz Romain

Grégory Ursule, le manager du Raf, aborde la période estivale avec la volonté de travailler dans la continuité de la saison 2017-2018 et d’améliorer ce qui doit l’être.

Le répit ne sera que de courte durée, si tant est qu’il existe réellement. Après avoir conclu le championnat 2017-2018 vendredi soir, de façon anticipée par rapport à tous les autres pensionnaires du National 1, le Raf s’est déjà tourné vers le prochain exercice, ses dirigeants en tête, eux qui savent pertinemment que si une saison ne se joue pas pendant la trêve estivale, elle doit en revanche une bonne partie de sa réussite ou de ses difficultés à cette période charnière. Conscients de ce que les performances réalisées par Da Silva et ses partenaires impliquent pour l’an prochain, mais également du confort de travail qu’elles leur offrent, ils ont fait le choix d’intégrer l’intersaison qui commence maintenant dans une logique de continuité et de vision à moyen terme.

« On a réalisé une très bonne saison, exceptionnelle, même, et on se doit d’être ambitieux pour essayer d’effectuer la même l’an prochain, même si ce que l’on a fait ne nous offre aucune garantie, indique Grégory Ursule, manager du club. Ce n’est pas parce qu’on finit dans le top cinq cette année que l’on fera mieux l’an prochain. ç’a en tout cas été très bénéfique pour nous. ça nous a permis de franchir un palier en matière d’organisation et de structuration internes. L’objectif est de garder tout le positif et de s’appuyer dessus pour continuer à élever notre niveau. »

« Pas de saignée de l’effectif »

Dans les faits, cette politique va évidemment se manifester en premier lieu dans le domaine sportif. « On veut garder le noyau de notre groupe, poursuit Ursule. Aujourd’hui, on ne sait pas encore qui va rester ni qui va partir. On aura des entretiens individuels avec les joueurs au cours des prochains jours afin de connaître leur volonté. Après ça, on travaillera pour remplacer ceux qui nous quitteront et pour pallier les manques identifiés par le coach. »

Du fait de ce qu’il a accompli depuis le mois d’août, le groupe de Laurent Peyrelade se trouve aujourd’hui dans une position flatteuse dans une vitrine devant laquelle les recruteurs de Ligue 1 et Ligue 2 ne devraient pas tarder à commencer à passer.

« Pour le moment, on n’a reçu aucune offre concrète pour un de nos joueurs, déclare l’ancien milieu de terrain. On sait seulement que certains suscitent de l’intérêt auprès de clubs de niveau supérieur mais on sait aussi qu’entre l’intérêt et sa concrétisation, il y a une certaine marge. On va opérer un renouvellement de l’effectif, comme chaque année, qui sera peut-être plus important du fait de notre saison, mais on ne va pas non plus changer huit joueurs. Il n’y aura pas de révolution ni de saignée. » Une affirmation en aucun cas synonyme, cependant, d’un quelconque durcissement de la position vis-à-vis d’éventuels départs.

« Les années précédentes, on avait fixé des ultimatums aux joueurs mais on s’est rendu compte que ce n’était pas bon et qu’à deux ou trois jours près, on avait raté la possibilité d’en garder certains, avoue Ursule. On a appris de nos erreurs et aujourd’hui, on va fonctionner de gré à gré. Il faut que l’on sache rapidement avec quel effectif on peut repartir mais on ne veut pas non plus se priver de la possibilité de conserver certains garçons.

En tout cas, il n’y aura aucun veto de notre part. Étant un pur produit de la formation ruthénoise, je n’aurais pas accepté qu’on puisse me refuser la possibilité de continuer à progresser en évoluant au niveau au-dessus donc je ne vais pas le faire. En revanche, le club sera là pour conseiller ceux qui souhaitent aller voir ailleurs, en leur disant de privilégier le projet sportif, pour continuer à jouer et à apprendre, plutôt qu’un projet financier aléatoire qui pourrait les conduire à se retrouver le bec dans l’eau un an après. On est heureux de voir nos joueurs partir pour évoluer au plus haut niveau, comme Valentin (Rosier, NDLR) il y a deux ans (qui avait rejoint Dijon). Aujourd’hui, on se dit qu’on a bien fait de le laisser aller là-bas car ça s’inscrivait dans le cadre de sa progression. »

Projet sportif et projet de vie

En parallèle de la gestion des départs, le trio Pierre-Olivier Murat -Laurent Peyrelade - Grégory Ursule va également s’atteler à renforcer l’effectif. Une tâche complexe, dont l’accomplissement dépendra en premier lieu de la marge de manœuvre financière. « Je pense que le budget sera à peu près le même que celui de cette année, estime Ursule. S’il augmente légèrement, on procédera à un arbitrage entre la structuration du club et le domaine sportif car il est hors de question de tout mettre dans le sportif. On ira chercher des joueurs ayant le niveau du National, ce que l’on n’avait pas forcément fait l’an dernier car on avait envie de voguer sur la dynamique de la montée. Il est très peu probable que l’on puisse aller piocher en Ligue 2 parce qu’on n’est pas encore concurrentiels financièrement. » Et afin de parvenir à attirer des recrues, le manager a prévu de rester fidèle aux principes locaux.

« Notre dynamique ne va pas changer : ce que l’on mettra en avant, ce sera d’abord le projet sportif et ensuite le projet de vie, en vantant la qualité de vie ruthénoise, détaille-t-il. Quand je parle du sportif, il s’agit de donner la possibilité à un joueur en manque de temps de jeu ou qui veut retrouver la compétition et de l’ambition de nous rejoindre et de jouer plutôt que d’être vingt-cinquième homme dans un effectif de Ligue 2 ou vingt-troisième dans un groupe de National ambitieux. On s’appuiera également sur notre stade, qui est parmi les plus beaux du championnat, et sur nos infrastructures d’entraînement. »

Grâce à une « attractivité et une crédibilité renforcées », dixit Ursule, par la saison écoulée, le club espère pouvoir mettre à profit les semaines à venir pour réaliser quelques coups. Là encore, il a prévu de reproduire le schéma des années passées, en organisant une journée de détection, le mardi 15 mai, afin de voir à l’œuvre plusieurs joueurs pouvant potentiellement venir le renforcer.

« Dimanche dernier, on a publié une annonce sur le site Internet foot-national, qui est un vecteur d’information privilégié pour toucher notre cible, conclut l’ancien Ajaccien. On a déjà reçu plus de trois cents CV de joueurs, qu’on a pré-triés. On avait fixé comme critère d’avoir joué au minimum en CFA ou d’être passé par un centre de formation. L’objectif est d’avoir entre vingt et vingt-quatre joueurs présents pour cette détection, lors de laquelle on les observera au cours d’une opposition de deux fois quarante-cinq minutes, en plus de les soumettre à une série de tests. Même si on ne trouve pas immédiatement notre bonheur, ça nous permet d’en suivre certains à fort potentiel mais qui ne sont peut-être pas encore tout à fait prêts pour jouer dès maintenant avec nous. »

 

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