Terry Gilliam: l'imagination comme seule échappatoire

  • Terry Gilliam présentera son film "L'Homme qui tua Don Quichotte" en clôture du festival de Cannes
    Terry Gilliam présentera son film "L'Homme qui tua Don Quichotte" en clôture du festival de Cannes AFP PHOTO / TIZIANA FABI
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Relaxnews

(AFP) - Des animations surréalistes des Monty Python à "Brazil", le réalisateur Terry Gilliam, dont le "Don quichotte" pourra bien être projeté à Cannes, a créé un univers où l'imagination est la seule échappatoire face à une réalité angoissante.

(AFP) - Des animations surréalistes des Monty Python à "Brazil", le réalisateur Terry Gilliam, dont le "Don quichotte" pourra bien être projeté à Cannes, a créé un univers où l'imagination est la seule échappatoire face à une réalité angoissante.


"L'homme qui tua Don Quichotte", film maudit au coeur d'un imbroglio juridique, qui fera la clôture du festival le 19 mai, est devenu au fil des ans une allégorie de sa manière d'envisager le cinéma.

En 2000, la première tentative de tournage de cette adaptation très libre de Cervantes a tourné au cauchemar. Tempête, pluies diluviennes, blessure de l'acteur principal Jean Rochefort ont conduit à l'interruption du tournage.

Rencontrant toujours de nouveaux obstacles, le réalisateur a mis 18 ans à concrétiser son projet, martelant son credo: "je ne passerai pas à autre chose parce que ce serait tellement raisonnable et que je ne pense pas que les films devraient être raisonnables".

Franz Kafka, George Orwell, Philip K. Dick, Federico Fellini figurent parmi les influences revendiquées de ce cinéaste singulier, qui a débuté comme dessinateur.

Terry Gilliam naît le 22 novembre 1940 à Medicine Lake dans le Minnesota, avant de s'installer à Los Angeles avec sa famille.

Naturalisé britannique en 1968, il renoncera à la nationalité américaine en 2006, à la fois pour des raisons fiscales et pour protester contre la politique de George W. Bush.

Très tôt, ce grand amateur de comics développe des talents de caricaturiste.

Après des études en sciences politiques, il part à New York pour collaborer à "Help!", un magazine du fondateur du mythique "Mad", Harvey Kurtzman.

Durant son séjour new-yorkais, il croise la route de John Cleese. Quelques années plus tard, installé à Londres, il renoue avec lui et se trouve enrôlé dans les Monty Python.

Si Terry Gilliam fait l'acteur, il est surtout responsable de ce qui devient l'identité visuelle de la troupe : des animations faites de collages surréalistes, à la fois fantaisistes et sauvages, qui relient les sketches entre eux.

- Relations conflictuelles avec Hollywood -
Passionné par la réalisation, Gilliam passe derrière la caméra, avec son complice des Monty Python Terry Jones, pour co-réaliser le premier long-métrage de la troupe "Monty Python: Sacré Graal!" (1974).

Il se lance en solo en 1977 avec "Jabberwocky". Cette histoire de monstre, adaptée d'un poème de Lewis Carroll, réunit déjà les ingrédients du style Gilliam : humour noir, univers fantasmagorique, visuel fourmillant de détails...

Quatre ans plus tard, "Bandits, bandits", un de ses plus grands succès critique et commercial, lui ouvre les portes d'Hollywood.

Mais dès le début, les relations avec la Mecque du cinéma sont conflictuelles pour ce cinéaste baignant dans la contre-culture.

"Brazil" (1985), peinture d'un système totalitaire orwellien, fait l'objet d'une âpre bataille entre Terry Gilliam et les studios Universal qui réclament des coupes au montage et un "happy end".

Le réalisateur, au caractère réputé difficile, organise des projections secrètes pour les journalistes et s'offre une pleine page de publicité dans Variety pour interpeller ses producteurs: "Quand allez-vous sortir +Brazil+?"

Malgré ces difficultés, il développe au fil de sa filmographie un univers dans lequel reviennent sans cesse les mêmes obsessions: une société dystopique, où règnent la surconsommation, la bureaucratie, le contrôle des esprits, et dont le héros ne s'évade que grâce au pouvoir de son imagination.

A l'exception de "Fisher King - le Roi pêcheur" (1991) et de "L'armée des 12 singes" (1995), ses films, qui pâtissent souvent d'un scénario décousu, ont rarement rencontré un succès immédiat auprès du public.

Cela n'a pas empêché nombre de ses longs métrages, comme "Les aventures du Baron de Munchausen" (1988) ou "Las Vegas Parano" (1998), de devenir cultes aux yeux des cinéphiles.

Victime d'un malaise le week-end dernier à Londres, où il vit, le cinéaste de 77 ans a été hospitalisé avant de finalement rentrer chez lui dimanche soir.

Source : Relaxnews

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