Gastronomie : le bonheur est tombé du Fel sur la table d’Anaïs et David

  • Anaïs et David dans leur délicieux havre de paix.
    Anaïs et David dans leur délicieux havre de paix.
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Olivier Courtil

Le jeune couple a repris l’auberge du village pour donner bon goût aux choses simples de la vie.

Anaïs et David sont à l’image du village du Fel. Deux êtres charmants et attachants dans un chemin bucolique entouré de lilas et d’iris en cette saison printanière, avec les vignes à flanc de coteaux. Un havre de paix qui correspond à leurs caractères.

« C’est en venant prendre un verre sur la terrasse que nous avons eu le coup de cœur pour cette auberge », confie Anaïs en montrant une table en fer-blanc à l’ombre de la treille de vigne et des glycines. C’était il y a deux ans. Presqu’un siècle vu leur âge.

L’affaire était (déjà) à reprendre mais les fonds n’étaient pas suffisants. Qu’importe, les tourtereaux ont poursuivi leur apprentissage en Haute-Savoie, à Lyon et même jusqu’en Nouvelle-Zélande. « Cela nous a beaucoup plus et nous a fait apprécier ce qu’on ne voyait plus », dit David. Car le bonheur finalement est sous nos pieds, ici-bas.

« Sans chichis »

Puis l’affaire, la première pour ce jeune couple, a pu se conclure. Ce jeune chef ne tient pas à cultiver les étoiles - il les a déjà dans les yeux - mais à transmettre le bon goût des choses simples. « Nous, cuisiniers, c’est avec notre métier qu’on peut défendre notre terroir. J’essaie par mon travail de mettre en valeur celui de nos producteurs. »

David fait lui-même le pain comme il prépare tous ces plats frais à base de produits locaux (ferme de Dilhac, boucherie Prat à Entraygues, farine du Moulin de Méjane, Chevreaux de Laborie de Banroque…). Il propose trois-quatre entrées maximum, idem pour les plats et desserts, changeant sa carte au fil des saisons.

« Sans chichis », comme l’indique leur carte, mais avec goût. Ce jour-là au menu du marché : asperges rôties avec émulsion aux lards, salade, suprême de volaille farci au foie gras « mais pas que (!) », glisse David, et biscuit mirliton aux agrumes.

Panier pique-nique, armoire magique

À l’image aussi de leur décoration mêlant plantes vertes, orchidées blanches et photographies de Pierre Soisson, au milieu desquelles trône une vieille table de ferme, dans les murs depuis plus de 100 ans.

Tout en profitant d’une vue imprenable et vertigineuse sur la vallée. La grange a même été aménagée pour permettre à la clientèle de disposer d’un lieu en cas de mauvais temps ou d’accueillir des mariages, banquets et autres séminaires, avec bureau d’écriture en perspective et déjà un coin bibliothèque, salon, et bientôt un vidéo-projecteur, fruit d’une autre passion d’Anaïs, à savoir la culture.

« On veut créer un lieu en accord avec nos valeurs, où tout le monde se sente bien, à sa place, et puisse prendre un peu de temps pour vivre, tout simplement », dit-elle. Ouvert sur le monde comme celui-ci ouvre l’esprit. « Dans le respect des clients, des fournisseurs et des salariés », ajoute David.

Accueillis « à bras ouverts », ils le rendent en ouvrant leur auberge sept soirs sur sept ! Panier pique-nique, armoire (magique) avec des mets concoctés par David (daube de bœuf, blanquette de veau, effiloché de cannette au ratafia…) en guise de souvenirs gourmands, l’auberge étoffe son panel gourmet, donnant envie de revenir. Voire d’y rester.

« C’était ma madeleine de Proust »

Cette envie - qu’effleurait David, fils d’ouvrier en région parisienne, quand, enfant, il se rendait chaque été chez sa grand-mère à Saint-Jean-Cap-Ferrat et accompagnait sa tante qui travaillait dans un restaurant - a pris la forme d’une auberge bucolique où les saveurs se mêlent aux odeurs.

Vocation et passion sont nées de pair, le tout agrémenté des balades avec son oncle du Fel pour ramasser les champignons et en faire une omelette. « C’était ma madeleine de Proust », confie-t-il.

Sans prétention, sans chichis comme il est écrit, mais avec amour du partage. « Récemment, une petite fille a pris le menu enfant et goûté pour la première fois à la blanquette de veau. Elle m’a dit qu’elle avait adoré. C’est le plus beau cadeau. L’important, c’est de retrouver les goûts et de transmettre », conclut-il.

Au bout du village comme un promontoire, l’auberge attend les amoureux de la vie. Des vélos électriques sont même à disposition pour y remonter. Voire y rester. C’est le mieux. Le paradis est sur terre, il suffit juste de lever les yeux au Fel.


Contact au 05 65 44 52 30 et sur le site www.auberge-du-fel.com. Ouvert tous les soirs ainsi que les lundis, vendredis, samedis, et dimanches midi.

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