Roc handball : le triomphe des fortes têtes

  • Le triomphe des fortes têtes
    Le triomphe des fortes têtes
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Maxime Raynaud

Vainqueurs dimanche à Bordes Sports (27-25), les filles du Roc sont assurées d’évoluer en N2 la saison prochaine. L’épilogue d’une saison folle, entre départs d’entraîneurs, autogestion et abnégation de chaque instant.

Une sirène qui retentit. Puis « les nerfs qui lâchent, un soulagement incroyable, le sentiment du devoir accompli... » Lundi, malgré une journée à se repasser les images de la veille, Virginie Causse était toujours chamboulée.

Comme l’ultime illustration d’une saison confuse, d’une « galère » finalement devenue paradis à la faveur d’un succès arraché sur le parquet de Bordes Sports (27-25) qui envoie les filles du Roc et leur capitaine en Nationale 2. Pour la première fois depuis 2002.

De quoi situer une performance, quand bien même celle-ci a été favorisée par une réforme très avantageuse. Reprendre le fil de ce dernier match commencé en fanfare puis émaillé d’une expulsion, de décisions arbitrales contraires et de retournements de situation jusqu’à l’apothéose, revient à décrire une campagne que rien ne destinait réellement à être couronnée.

Un long fleuve tout sauf tranquille pour des « Sardines » vite ballottées entre plusieurs entraîneurs : d’abord Rolland Michel (ex-Espalion) remercié après une poignée de journées, faute de « compatibilité avec le groupe » selon le coprésident Olivier Ferrand ; puis David Mazars, historique technicien au catogan de retour afin d’éteindre un feu trop vite allumé. Mais le pompier avait prévenu, cette fois il n’irait pas au-delà du mois de mars.

Virginie Causse : « Le début de quelque chose »

La date « fatidique » atteinte, les Rocettes sont livrées à elles-mêmes. Littéralement. « Ça a été dur », souffle Virginie Causse, obligée avec Marine Autret et d’autres « anciennes » d’enfiler l’habit de coach pour assurer les séances en semaine. « Je me suis retrouvée à devoir gérer des plannings, des entraînements, des choses que jamais je n’aurais imaginées, détaille la joueuse de 26 ans, professeur d’EPS à la ville. Nous, les anciennes, il nous fallait cadrer les plus jeunes, sans non plus être autoritaires puisqu’on n’était pas les coaches. »

Guidé par plusieurs joueurs ou même l’entraîneur de l’équipe première masculine Julien Demetz lors des derniers matches, ce groupe composé de filles expérimentées mais aussi de très jeunes - dimanche, quatre -18 ans, dont deux -16 ans surclassées, étaient alignées - est néanmoins parvenu à garder le cap. Et à enchaîner les résultats, jusqu’à la libération. « Elles ont passé une année de merde. Mais elles ont montré tant de hargne... Elles méritent ce qui leur arrive », glisse, admiratif, Olivier Ferrand. « Quand on voit tout ce par quoi elles sont passées, il faut leur faire une statue », abonde David Mazars.

Les Rocettes, elles, n’en demandent pas tant. À l’image de Virginie Causse : « Je crois que je ne suis pas la seule à ne pas vouloir repartir dans une telle galère. Mais je pense que le club va nous suivre dans la prochaine aventure. Et nous trouver un entraîneur ». « On n’en est qu’au début de quelque chose », conclut la capitaine. Si Alexia Semperé et Elsa Mazars s’apprêtent à partir sous d’autres cieux, ce Roc-là possède déjà une arme de taille pour se mesurer à la N2 : un caractère en acier trempé.

 

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