Jusqu’à 7 ans de prison pour l’agression du cafetier de Naucelle

  • Jusqu’à 7 ans de prison pour l’agression du cafetier de Naucelle
Publié le , mis à jour
Rachid Benarab

Les faits « d’une brutalité extrême » ont été commis à l’encontre d’un commerçant naucellois en décembre 2016. Les 5 accusés ont été jugés vendredi. 

Il flottait comme un parfum de cours d’assises, vendredi, à l’audience du tribunal correctionnel de Rodez. Tout d’abord par l’affaire « hors normes » sur laquelle les juges avaient à se pencher, mais aussi par la lourdeur des peines encourues : jusqu’à 20 de réclusion pour quatre des cinq protagonistes poursuivis pour des faits de vol par ruse, effraction, enlèvement, séquestration, vol avec violence ayant entraîné pour la victime, une ITT supérieure à 8 jours.

Des faits « d’une brutalité extrême » que le représentant du ministère public a tenté de requalifier dès l’ouverture de l’audience afin d’y ajouter la préméditation. Les faits commis à l’encontre d’un commerçant naucellois « gentil, généreux, naïf et confiant », se sont déroulés en décembre 2016.

« Par amour »

La future victime gère un bar PMU au village. Un jour il fait la connaissance d’une jeune femme, S. O. Le commerçant ne sait pas qu’elle est en mission commandée.

Elle doit le séduire, l’emmener chez elle, lui subtiliser ses clefs et les envoyer à D. B. et M. A., deux complices qui attendent en bas. M. A. connaît très bien la victime.

C’est d’ailleurs lui qui a l’idée de le cambrioler. Pendant que la jeune femme flirte avec le commerçant, les deux hommes dévalisent son bar et repartent avec 8 000 euros. Déclarant agir « par amour » (elle est la maîtresse de D.B.), S. O. est gratifiée de 1 000 €.

Basculement dans l’horreur

Ils auraient pu en rester là, mais M. A. sait que le gérant possède un coffre et il se figure qu’il déborde de numéraire. Une semaine plus tard, ils repassent donc à l’action en usant du même stratagème. Mais cette fois, S.O. n’arrive pas à retenir le cafetier.

Son retour prématuré met les malfrats en fuite avant qu’ils passent à l’acte. C’est là que l’histoire bascule dans l’horreur. Obnubilé par ce coffre M. A. insiste pour retourner sur place. Mais cette fois, ils seront cagoulés et armés « pour lui faire peur et l’obliger à ouvrir le coffre. »

« Elle était d’accord pour prendre quelques claques »

De peur d’être reconnu, M. A. implique K. M., un 4e comparse au pedigree bien chargé (19 condamnations) « pour faire le sale boulot. ». Les protagonistes passent à l’action au cours de la nuit du 29 au 30 décembre 2016. M. A. reste dans la voiture.

La victime et sa maîtresse sont à l’intérieur du commerce. D. B. et K. M. y pénètrent et se jettent sur le couple. « Elle était d’accord pour prendre quelques claques, histoire de faire craquer le gérant et l’inciter à ouvrir le coffre », a détaillé K.M. à la barre du tribunal.

« Le coffre est vide et il ne s’ouvre plus », supplie le commerçant qui dit la vérité. Mais rien n’y fait, ses bourreaux n’en deviennent que plus violents. Constamment sous la menace d’une arme (elle était factice), le gérant roué de coups. Les ravisseurs iront jusqu’à le menacer de lui couper un doigt, ou encore de l’étrangler.

« J’ai vraiment cru mourir »

Filmé par les trois caméras de surveillance de l’établissement, son calvaire va durer 50 longues minutes. « J’ai vraiment cru mourir », a reconnu la victime également présente à l’audience. Il révèle finalement où est rangée la recette de la journée (800 euros) qui se trouve dans son appartement, juste au-dessus. Pendant qu’ils y montent, il file à moitié nu et couvert de sang chez son plus proche voisin.

Les enquêteurs mettront 3 mois à trouver les coupables qui ont tous reconnu les faits. Un 5e comparse était également dans le box vendredi car il avait accompagné D. B. et M. A. lors de la tentative de cambriolage avortée. Il a été condamné à 6 mois de prison ferme.

Quant aux 4 autres accusés ils ont tous été déclarés coupables et ont été condamnés à 7 ans de prison ferme pour K. M. 6 ans de prison ferme pour D. B. et M. A. et 4 ans de prison, dont un avec sursis pour S. O. 

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