Justice : prison ferme pour les voleurs de voiture

  • Le représentant du ministère public,Frédéric Cousin.
    Le représentant du ministère public,Frédéric Cousin. PIXROD
Publié le
Philippe Henry

Hier, à la barre du tribunal correctionnel de Rodez, deux prévenus âgés de 23 et 21 ans, étaient jugés pour des faits remontant à mai 2016. Qualifiés de « voleurs à la petite semaine » par le procureur, ils ont toutefois écopé de lourdes peines.

L’équipée des deux prévenus qui comparaissaient, hier devant le tribunal de Rodez, s’est achevée à Belmont-sur-Rance, le 26 mai 2016. Originaire du Gard et de l’Hérault, âgés de 23 et 21 ans, ils sont accusés de vols de deux véhicules et de la destruction d’une des deux voitures.

Devant les gendarmes, ils ont immédiatement reconnu les faits et ont tenté d’expliquer leur geste. « Nous voulions aller à Murat-sur-Vèbre, dans le Tarn. Mais on s’est perdus pour se retrouver à Murat dans le Cantal », explique l’un d’eux.

Au lieu, de faire du stop, ils décident de voler une première voiture qui tombe en panne. Pour effacer les traces de leur méfait, ils décident de l’incendier. Seule la banquette arrière prend feu. Les gendarmes remontent la trace des malfaiteurs grâce aux empreintes.
« Avec nos têtes, le stop ça ne marche pas trop ! », s’amuse l’un d’eux.

Alors, lorsqu’un second véhicule se présente sur leur route, ils n’hésitent pas très longtemps. Celui-ci tombe en panne à quelques centaines de mètres du domicile de la sœur d’un des prévenus, à Murat-sur-Vèbre. « Vous avez tout de même de la chance de tomber en panne si près de la maison de votre sœur », ironise la présidente de l’audience, Sylvia Descrozaille. « ça vous l’avez dit ! », lance un prévenu, par visioconférence depuis la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone.

Lorsque la magistrate l’interroge sur les raisons de ces différents trajets et surtout sur ses déclarations contradictoires, celui-ci admet : « Vous savez, on consomme beaucoup de stupéfiants et les faits remontent à 2016...» « Bon, je crois qu’on va en rester là », finit par lâcher la juge Sylvia Descrozaille.

« C’est tellement plus simple d’aller se servir », tonne le procureur de la République, Frédéric Cousin. « Mon devoir est de faire en sorte que ce sentiment d’insécurité recule, poursuit-il. Ce message est peut-être repris par des politiques, mais moi aussi, je me dois de le faire. Ces vols de voitures sont une véritable agression (...) même si vous êtes des voleurs à la petite semaine. Puis, il n’y a aucune remise en cause de la part des prévenus. »

Pour celui déjà incarcéré à Villeneuve-lès-Maguelone, le procureur requiert trois ans de prison ferme. Son casier mentionne quatorze condamnations. Pour le second, au casier aussi chargé, un an de prison avec sursis.

Après avoir délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur pour le premier prévenu. Trois ans de prison ferme.

En revanche, pour le second, les juges sont allés bien au-delà de la peine demandée : un an de prison ferme avec mandat de dépôt.

En larmes, le jeune homme s’effondre. Les gendarmes, assis au fond de la salle d’audience s’avancent et lui passent les menottes.

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