Les secrets de la construction du barrage de Maury en vidéo
EDF publie une vidéo relatant la construction du barrage du Nord-Aveyron reconnaissable à sa grande voûte
et à sa forme en V.
Avec sa forme en V, au confluent de la Selves et du Selvet, sa retenue de 165 hectares sur plus de 4 kilomètres et son réservoir de 34 millions de mètres cubes d’eau, le lac de Maury s’étend, avec une certaine élégance, sur les contreforts de l’Aubrac.
À cheval sur les communes de Saint-Amans-des-Cots, Florentin-la-Capelle, Montpeyroux, Entraygues-sur-Truyère et Campouriez. Ce barrage, constitué d’une grande voûte de 65 mètres de haut et 185 mètres de long fut mis en service en 1947, après bien des vicissitudes. Plus de dix ans après la publication de la déclaration d’utilité publique de la chute de Lardit et du barrage de Maury, en août 1936.
Les difficultés de la guerre et des travailleurs de tous horizons
La Société des forces hydrauliques de la Selves (SFHS) rencontra, en effet, les mêmes difficultés que la Société des forces motrices de la Truyère (SFMT) à Grandval, pour la main-d’oeuvre, les matériaux et la nourriture des ouvriers. La SFHS ne fut pas, non plus, épargné par les problèmes financiers. Les travaux avancèrent lentement, mais ne furent pas cependant arrêtés pendant les années de guerre, malgré des périodes d’inactivité pendant la Libération.
Sur le chantier du barrage de Maury, cohabitèrent des travailleurs provenant de divers horizons. On y trouvait aussi bien des requis du Service du travail obligatoire (STO) que des Annamites, une ethnie majoritaire du Vietnam et une main-d’oeuvre corvéable à merci, relevant des services de la Main-d’oeuvre indigène (MOI) du ministère du Travail du gouvernement de Vichy, ou des Républicains espagnols, qui s’étaient expatriés en France, après la Retirada de 1939…
Mise en eau en 1947
Plus tard, le chantier mobilisa des prisonniers allemands. Les assujettis au STO avaient été affectés en France sur des chantiers que les Allemands considéraient prioritaires. Dans un magazine local, l’un d’entre eux, originaire de la Creuse, racontait comment ils débarquèrent en gare de Decazeville, le 1er avril 1943, avant d’être conduits en autobus jusqu’à Entraygues. Avec une simple valise à la main et sans savoir vraiment où ils allaient. Après avoir été entassé avec d’autres travailleurs dans des baraquements et des dortoirs de dix personnes, il préféra prendre une chambre en ville, à Saint-Amans-des-Cots.
Bien lui en prit, puisque c’est là qu’il fit la rencontre de sa future épouse. Le barrage de Maury fut finalement mis en eau en 1947, après que les travaux soient achevés, comme à Couesques, sous la direction d’EDF. La SFHS n’aurait peut-être jamais eu les moyens financiers de les achever. Près de quarante ans plus tard, en 1986, les deux conduites forcées qui alimentaient, à l’origine, la puissante centrale de Lardit, située dans la vallée de la Truyère en contrebas, furent remplacées par une seule.
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