Pour s'entraîner, les policiers simulent une tuerie de masse au musée Soulages
Tester la réaction de toute la chaîne d’intervention face à une tuerie de masse : telle était l’ambition de la simulation qui s’est déroulée hier à l’intérieur du musée Soulages. Entre policiers et pompiers, une quarantaine d’hommes et femmes étaient mobilisés.
L’exercice n’est pas passé inaperçu, hier aux abords du musée Soulages. Peu après 14 heures et quelques minutes avant le début de l’exercice, les policiers ruthénois ont commencé à se rassembler le long du boulevard Victor-Hugo et à s’équiper pour cet exercice de simulation d’une " tuerie de masse " selon le terme consacré.
Le scénario était le suivant : un homme armé de couteaux pénètre à l’intérieur du musée et blesser plusieurs personnes. Ce sont les employés du musée qui donneront l’alerte peu avant 14 h 30.
Le premier intervenant sera le Groupe de sécurité et de proximité (GSP) du commissariat ruthénois, composé en l’occurrence de cinq personnes, qui tentera de recueillir les premiers éléments d’information et fixer la situation.
Dans le même temps, les Forces d’intervention de la police nationale (FIPN) sont prévenues et mettent en alerte un module de six personnes, qui pourraient, selon la gravité, devoir faire le déplacement de Montpellier.
Retranché au sous-sol avec un otage
En deux équipes, les " primo-intervenants " du commissariat de Rodez lancent leur intervention, équipés de boucliers balistiques (23 kg), casques lourds (plus de 3 kg) et gilet pare-balles (près de 10 kg) et investissent les lieux par une porte latérale donnant dans les bureaux du musée.
Au cours de leur progression, ils sécurisent l’ensemble des pièces et interpellent, à grand renfort de décibels, les employés avant de les faire sortir. Une personne, blessée à l’abdomen, sera évacuée par le groupe d’extraction des sapeurs-pompiers, eux aussi en tenue " lourde " (casque et gilet pare-balles). En parallèle, des effectifs des Bac (brigades anti-criminalité) de Rodez et Millau sont rappelés.
L’agresseur, retranché avec un otage dans une salle au sous-sol du musée, a eu le temps d’y faire une première victime, couchée sur le dos et en état d’urgence absolue. Après les premiers soins prodigués des membres du GSP, les pompiers interviennent à nouveau pour évacuer la victime.
Retour d’expérience
À 15 h 15, soit 30 minutes après qu’ils ont investi les lieux, les policiers entendent des cris à proximité de la salle où l’assaillant est reclus. Son otage étant parvenu à s’échapper, il se lance à sa poursuite, couteau en main. Il croisera cependant la route de l’équipage GSP et sera abattu faute d’avoir respecté leurs injonctions.
Pour l’ensemble des forces engagées (policiers, pompiers mais aussi observateurs), l’heure est désormais au bilan, un " Retex " (retour d’expérience) que l’on imagine déjà riche d’enseignements pour les deux responsables des opérations, Jean-Pierre Delmas (directeur de la sécurité publique de l’Aveyron) et le commandant Alleguède, des sapeurs-pompiers.
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