Cyclisme : Alexandre Geniez renonce au Tour de France

Coup de tonnerre ! En proie à des « sensations vraiment pas bonnes », le coureur aveyronnais d’AG2R-La Mondiale Alexandre Geniez, qui venait d’apprendre il y a seulement quelques jours sa sélection pour le prochain Tour de France (du 7 au 29 juillet), doit renoncer à prendre le départ. Sa décision a été officialisée dimanche en marge du championnat de France (qu’il n’a pas terminé), via un communiqué émanant de son équipe. Communiqué dans lequel on apprend que c’est le Suisse Mathias Franck qui remplace le Rouergat au sein de la garde rapprochée d’un Romain Bardet très ambitieux.
C’est une décision « pas facile à prendre », nous a confié le Ruthénois, mais qui « s’imposait ». Alors qu’il a terminé le Tour d’Italie au 11e rang (premier Français) en mai dernier, ses dernières séances d’entraînement ne lui ont visiblement pas laissé le choix. « Avec les capteurs de puissance, on ne peut pas se tromper, témoigne un Geniez évidemment très déçu mais sûr de son choix. Ça aurait été malhonnête de ma part de prendre le départ dans cet état de forme. D’autant que Romain (Bardet, NDLR) a vraiment de belles opportunités, il va au moins jouer le podium, il a besoin d’une équipe à 100 %. »

Souvenir du cauchemar de 2015

Le grimpeur aveyronnais place donc le collectif avant ses intérêts personnels, lui qui est, pour l’heure, dans sa dernière année de contrat avec AG2R. « Tenter de jouer une ou deux étapes sur un ou deux jours était peut-être envisageable, mais ce n’est vraiment pas l’objectif, témoigne-t-il encore. Et puis, j’ai encore en mémoire le Tour 2015 (le dernier des deux qu’il a disputés, avec celui de 2013). C’était affreux. Même s’il y a eu un très bon jour (victoire de son leader chez FDJ, l’équipe dont il portait alors les couleurs, Thibaut Pinot, à l’Alpe d’Huez le 25 juillet, après avoir profité du travail de Geniez échappé dès le km 0), tous les autres ont été terribles. »
Pourtant, Alexandre Geniez avait tout mis en œuvre pour être fin prêt début juillet malgré son Giro énergivore. Après quelques jours de coupure totale, il avait repris le vélo chez lui, en Aveyron, avant de s’astreindre à un stage en montagne (dans les Pyrénées) une fois qu’il a su qu’il participerait à la Grande Boucle. C’est d’ailleurs là-bas que le couperet est tombé. Il raconte : « J’avais de très sérieux doutes, qui ont été confirmés. Dans le col de Peyresourde, j’ai même dû faire demi-tour après 5 km... »
Le temps est donc à la réoxygénation pour lui. Et son été devrait être réaménagé avec un nouvel objectif en point de mire : la Vuelta (du 25 août au 16 septembre). Un Tour d’Espagne qui l’a vu lever les bras à deux reprises par le passé (2013 et 2016).