La Brasserie Wepler, une histoire aveyronnaise
L’histoire de la brasserie parisienne de la rive droite est particulièrement riche. Rachetée par l’Aveyronnais, Charles Bessières, en 1976, elle a été cédée, en octobre dernier, par son fils Michel, qui avait pris la suite, à la famille Joulie. Une autre famille d’origine aveyronnaise aujourd’hui à la tête de treize établissements.
En 1976, Charles Bessières, 62 ans, né à La Bessière, sur la commune de Mouret, marié à Lucienne Fabre originaire de Pruines, et leur fils Michel, 24 ans, ont vendu les restaurants qu’ils possédaient, à Paris, l’un place de l’Opéra, l’autre boulevard Montmartre, et acheté la brasserie Le Wepler, place de Clichy, au pied de la Butte Montmartre.
Huîtres fines et pâtisseries
L’histoire du Wepler est particulièrement riche. En 1818, Conrad Wepler, originaire du Palatinat rhénan installe un commerce de « vin traiteur ». Les guerres de l’Empire terminées, les affaires reprennent et le restaurant Wepler prospère et participe à la joie de vivre revenue. Placé à proximité de cinémas et réputé pour ses huîtres fines, ses pâtisseries et ses glaces, ses billards, sa musique, il est fréquenté par de très nombreux écrivains et artistes (lire par ailleurs) sans oublier la foule des touristes.
Changements de propriétaires, changements de noms, fermetures provisoires, incidents, ont émaillé cette histoire mais le Wepler a toujours résisté et a su s’adapter pour être un lieu où l’on peut «échanger, partager, ressentir l’impression de communier avec ses semblables.»
En 1998, Michel Bessières a décidé de créer un prix littéraire. « J’avais constaté que toutes les brasseries proposant un prix littéraire se trouvaient rive gauche et aucune rive droite. Le Wepler étant fréquenté par de nombreux artistes et écrivains, avec le soutien de Marie-Rose Guarnièri, libraire place des Abesses, nous avons fondé le prix littéraire Wepler-Fondation La Poste. »
Peintres, écrivains, chansonniers, affichistes
« Vous savez, il est très important de faire repartir une vie littéraire depuis Montmartre, avait souligné Marie-Rose Guarnièri, lorsque présenta son projet à Michel Bessières.C’est un territoire qu’il ne faut pas ensevelir, tant il a été le refuge des plus grandes innovations artistiques à travers les affichistes, les chansonniers, les peintres, les écrivains : André Breton, Picasso, Eric Satie, Apollinaire, Aristide Bruant, Pasquin, Signac, Suzanne Valadon,Maurice Utrillo, Degas, Modigliani, Toulouse-Lautrec,Prévert, Boris Vian, Van Gogh, Miller, Francisque Poulbot, Céline, Tzara, Renoir. »
Depuis 10 ans, un lien est établi avec la prison des femmes de Rennes. Des prisonnières transmettent leurs avis sur les livres sélectionnés et l’une d’entre elles est membre du jury.
Apollinaire, Picasso, Toulouse-Lautrec...
Un livre sur le Wepler
Le 1er octobre 2017, Michel Bessières a cédé Le Wepler à la famille Joulie, les restaurants Gérard Joulie (13 établissements), aux racines goutreniennes. L’aventure va continuer. Par ailleurs, le départ de Michel a coïncidé, pour son plus grand bonheur, avec la parution de «son livre», Chez Wepler, 14 place de Clichy. La partie historique a été écrite par l’historien Jean-Yves Mollier, la présentation du prix littéraire par Marie-Rose Guarnièri et Dominique Blanchecotte de la Fondation La Poste. Michel en a écrit la préface. « Le plaisir d’écrire et le plaisir de lire, c’est le plaisir d’être éveillé, perdu, réveillé », écrivait l’auteure franco-new-yorkaise Leslie Kaplan, lauréat 2012 du prix littéraire du Wepler.
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