Le noir dans tous ses états, un monde où le temps s’arrête
Le musée Soulages s’est imposé comme un lieu culturel incontournable du Ruthénois. Entre architecture, expositions et collections, découverte d’un univers.
Depuis son ouverture en mai 2014, le musée Soulages s’est imposé comme une destination incontournable lors d’un passage à Rodez. En plus des chiffres colossaux qui ont de quoi donner le vertige - pour rappel, 1 700 m2 d’exposition permanente et déjà plus d’un demi-million de visiteurs ont arpenté les allées du musée -, le lieu culturel se distingue par le grand nombre d’œuvres et de collections qu’il accueille. Au départ du projet, la volonté de mettre en avant l’œuvre de Pierre Soulages, dans toute sa diversité : les peintures sur papier et toile, l’œuvre imprimée et les vitraux. D’où l’importance que tient la lumière dans l’édifice et qui permet de valoriser chaque création, comme les cartons des vitraux de Conques, qui sont disposés dans les espaces les plus éclairés. Faire étape au musée Soulages, c’est réaliser une visite dans l’univers du noir en en prenant plein les yeux.
Place à la création
Le parcours au sein de l’institution reste très libre. Deux axes s’en dégagent : la technique et la matérialité des œuvres présentées. Tout au long de la visite, des images, textes et films d’archives viennent aider le visiteur à mieux appréhender ce qu’il a sous les yeux. Mais loin de vouloir créer un musée dédié spécialement à ses œuvres, Pierre Soulages a tenu à aménager un espace de 500 m2, pour présenter des artistes et mouvements modernes et contemporains, dont la ligne de conductrice est l’invention et l’expérimentation technique. La dimension pédagogique du musée n’est pas non plus oubliée, avec l’organisation régulière de visites-conférences et d’ateliers à destination des plus grands comme des plus petits.
Une architecture hors norme
Si ce qui se passe dans le musée est placé au centre de l’intérêt, le bâtiment en lui-même mérite aussi un coup d’œil attentif. C’est le projet de RCR arquitectes, associés au cabinet d’architectes Passelac & Roques qui a été choisi parmi les 98 candidats. Ils placent le musée sur le flanc nord du jardin du Foirail, comme un maillon logique entre le centre historique et les nouveaux quartiers de Rodez. Le souci principal reste de concevoir un bâtiment qui s’insère parfaitement dans l’environnement qui l’entoure : celui-ci sera un enchaînement de volumes parallélépipédiques, dont les intervalles rappellent les traditionnelles fenestras aveyronnaises.
L’autre force architecturale du musée, c’est le bardage en acier Corten, auto-patinable. Un matériau qui, lorsqu’il s’oxyde, crée une patine protectrice. Les nuances de couleurs qui apparaissent alors évoquent le travail de Pierre Soulages, dans une sorte de continuité entre les œuvres à l’intérieur et l’écrin qui les contient mais aussi le grès rose de certains bâtiments ruthénois. Récompense suprême, le cabinet d’architectes reçoit, en 2017, le prix Pritzker, soit la plus haute distinction dans le domaine de l’architecture.
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