"Dogman", western urbain autour d'un toiletteur pour chiens

  • "Dogman" de Matteo Garrone arrive en salles le 11 juillet "Dogman" de Matteo Garrone arrive en salles le 11 juillet
    "Dogman" de Matteo Garrone arrive en salles le 11 juillet Courtesy of Le Pacte
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(AFP) - Avec "Dogman", en salles mercredi, Matteo Garrone signe un film âpre autour de l'histoire d'un toiletteur pour chiens qui montre les crocs après avoir trop longtemps subi, révélant un acteur, Marcello Fonte, récompensé par un prix d'interprétation au dernier Festival de Cannes.

(AFP) - Avec "Dogman", en salles mercredi, Matteo Garrone signe un film âpre autour de l'histoire d'un toiletteur pour chiens qui montre les crocs après avoir trop longtemps subi, révélant un acteur, Marcello Fonte, récompensé par un prix d'interprétation au dernier Festival de Cannes.


Loin de sa fresque sur la mafia, "Gomorra", couronnée du Grand Prix du jury par Cannes en 2008, le réalisateur italien s'est cette fois penché sur un homme simple, Marcello.

Divorcé, il vivote, dans sa boutique, avec un petit trafic de cocaïne pour améliorer les fins de mois. Et ses seuls vrais amis sont les chiens qui viennent entre ses mains se refaire une beauté.

Trahi et humilié par celui qui a dû être un ami d'enfance, Simoncino (Edoardo Pesce), une montagne de muscles accro à la cocaïne, cet anti-héros parfait perd peu à peu toute son innocence. Jusqu'à sombrer dans une spirale de violence incontrôlable.

Parti d'une simple "suggestion visuelle, celle de quelques chiens enfermés dans une cage qui assistent comme témoins à l'explosion de la bestialité humaine", comme l'explique Matteo Garrone dans la note d'intention du film, "Dogman" interroge les conséquences de nos choix. Pour Marcello, c'est notamment cette fidélité à une amitié ancienne, cette décision de ne pas trahir.

- Homme humilié -
Pour Matteo Garrone, "Dogman" n'est "pas seulement un film de vengeance", même si elle "joue un rôle important", ni "une variation sur le thème (éternel) de la lutte entre le faible et le fort".

"C'est au contraire un film qui, même au travers d'une histoire +extrême+, nous place devant quelque chose qui nous concerne tous: les conséquences des choix que nous faisons quotidiennement pour survivre, des +oui+ que nous disons et qui nous mènent à ne plus pouvoir dire +non+, de l'écart entre ce que nous sommes et ce que nous pensons être", ajoute-t-il.

Découpé en trois actes, séparés par deux scènes de plongée sous-marine entre Marcello et sa fille, les seuls moments de paix du personnage, cette tragédie urbaine aux accents rageurs repose sur les épaules de Marcello Fonte.

Aperçu dans "Gangs of New York" de Scorsese, chez Ettore Scola ou dans "Corpo Celeste" de Alice Rohrwacher, l'acteur italien est éblouissant.

Homme humilié, regard de chien battu, Marcello tente de rester fidèle à ses valeurs. Et finalement il va redresser la tête, peu à peu, pour tenter de regagner le respect qui lui est dû.

Le film vaut aussi par la maîtrise technique de Matteo Garrone. Deux fois Grand Prix à Cannes, avec "Gomorra" donc mais aussi "Reality", en 2012, le réalisateur italien de 49 ans rendrait presque belle cette cité balnéaire aux murs lépreux, quelque part dans le sud de la Péninsule, noyée sous une triste pluie d'hiver.

Source : Relaxnews

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