Dopage dans le sport : pour l'Aveyronnaise Sophie Duarte, "il n’y a pas de hasard… "

  • Sophie Duarte est championne de France de cross.
    Sophie Duarte est championne de France de cross. Repro CP
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Centre Presse Aveyron.fr

A l’occasion du contrôle positif d’Asbel Kiprop au Kenya, la journaliste du magazine SPE15 a interrogé douze athlètes de haut niveau pour évoquer les conditions dans lesquels sont effectués les contrôles anti-dopage. Parmi eux, l'Aveyronnaise Sophie Duarte. Morceaux choisis. 

Le dopage. Si le sujet ne cesse de défrayer la chronique, avec, dernier en date, l'épisode Chris Froome sur le Tour de France, certains athlètes acceptent, dans l'omerta ambiante, d'évoquer le problème. Dans leur sillage, plusieurs sites web, à l'instar du magazine SPE15 consacré à l’athlétisme, au demi fond et au dopage se font le relais d'une pratique qui gangrène le monde du sport de haut niveau. 

Animé par Gilles Bertrand et Odile Baudrier, qui depuis plus de 25 ans ont couvert tous les Jeux Olympiques et la presque totalité des championnats d’Europe et du Monde dans toutes les disciplines, SPE15 a interrogé plusieurs sportifs de haut niveau pour répondre à une question : à quels contrôles anti-dopage sont soumis les meilleurs athlètes français ? 

Parmi eux*, l'Aveyronnaise Sophie Duarte a accepté de témoigner à la lumière de son expérience. Une expérience très éclairante sur sa discipline et sur les contrôles : "En 2017, j’ai eu 3 contrôles en compétition. Et en raison de la fermeture du laboratoire français, aucun contrôle inopiné au cours de cette période (comme tout athlète sur liste cible en France). En 2018, à ce jour (2 juin), 2 contrôles inopinés chez moi. Et 4 contrôles en compétition : Ouest France – Inter de Cross – France de cross – Mondiaux de semi-marathon"

"Du jour au lendemain, nous ne voyions plus certains athlètes s’entraîner"

Sur les moyens de la lutte antidopage, l'actuelle championne de France de cross ne mâche pas ses mots : "Les contrôles anti-dopage réalisés parfois en compétition et hors compétition ne se réalisent pas dans de bonnes conditions, surtout dans des lieux où nous sommes en nature, comme pour le cross ou course de montagne. J’ai le souvenir d’une athlète qui n’a pas été accompagnée pour se rendre immédiatement au contrôle, il a fallu patienter 45 minutes pour attendre un chaperon, et pourtant nous étions dans une course de Championnat de France de course de montagne. Parfois aussi, les lieux ne sont pas adaptés'". Pire : "Certains préleveurs se plaignent du matériel qu’ils ont pour effectuer les prélèvements, et il arrive qu’ils ne puissent effectuer la prise de sang du premier coup. Cela m’est arrivé plusieurs fois à domicile, mais jamais dans un laboratoire, ni dans un contrôle IAAF, ou EAA, en compétition internationale."

Consciente des progrès à faire en matière de lutte antidopage, l'Espalionnaise relate enfin un épisode qui démontre, au besoin, les failles du système. "Lors de certains stages à Font Romeu, sur des périodes passées, qui remontent à 2008-2009-2010, voire 2014, du jour au lendemain, nous ne voyions plus certains athlètes s’entraîner sur la piste et des contrôleurs sont arrivés. Pour moi, il n’y a pas de hasard... Je n’y prête plus attention aujourd’hui". 

(*) Pour son article, la journaliste Odile Baudrier a interrogé douze athlètes ( Morhad Amdouni  – François Barrer – Pierre Ambroise Bosse – Florian Carvalho – Hassan Chahdi – Hassan Hirt – Yohan Kowal – Mahiedine Mekhissi – Sophie Duarte – Clémence Calvin – Ophélie Claude Boxberger – Renelle Lamotte . Seuls cinq d'entre eux ont répondu.

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