Les apiculteurs aveyronnais inquiets face à la disparition des abeilles

  • Pierre Romaszko, Guy Bourdie et Lionel Clary sont trois amis et apiculteurs passionnés.
    Pierre Romaszko, Guy Bourdie et Lionel Clary sont trois amis et apiculteurs passionnés. AURORE CROS
Publié le
A.C./DDM

Les apiculteurs alertent sur la disparition inquiétante des abeilles. Les causes en sont muttiples.

Pierre Romaszko, Guy Bourdie et Lionel Clary sont amis de longue date, mais aussi apiculteurs passionnés. Ils travaillent ensemble sur leurs ruches personnelles. « On est encore débutant, ce que l’un oublie, l’autre du groupe le lui signale », explique Lionel.

Tous les jours, ces apiculteurs prennent soin de leurs abeilles, les observent longuement. « Il y a des périodes où les abeilles rentrent plus de nectar dans la ruche. Plus elles en rentrent, plus elles remplissent la ruche, et si elles n’ont pas assez de place, elles font des essaims ».
La colonie d’abeilles se divise alors en deux. Les apiculteurs mènent donc trois interventions capitales dans l’année dans ces ruches.
La première se déroule au printemps. « On regarde comment la ruche a hiverné, on estime les ressources de floraison pour voir s’il faut les nourrir ».

Ils préparent la saison apicole et juxtaposent des hausses (une demi-ruche, des cadres vides pour remplir le miel) lorsque les premières réserves sont pleines.

« Les butineuses doivent pouvoir avoir de la place pour travailler dans des cadres vides. Il faut que la reine puisse pondre ».

Le manque de place dans une ruche peut ainsi provoquer « la fièvre de l’essaimage ». « Rien ne pourra l’endiguer, donc en mars, on fait de la place dans la ruche ».

« Les abeilles nous offrent des leçons d’humilité, car ce sont elles qui commandent. Elles nous apprennent toujours. Si la météo ne leur convient pas, si l’odeur ne leur va pas, elles le font comprendre par leur attitude », souligne Lionel. Le vent du nord, le portable, la sueur, l’alcool, le parfum, peut les perturber », poursuit Lionel. « Si on est stressé, elles le ressentent », ajoute Guy. « Elles nous reconnaissent, à quinze mètres du rucher, elles sentent les vibrations, certains disent qu’elles reconnaissent qui arrive », sourit Lionel.

Le nombre d’abeilles diminue

Depuis qu’ils pratiquent leur activité, ces trois apiculteurs ont constaté une diminution de leurs abeilles. Lionel, qui pratique ce loisir depuis sept ans, a perdu dix ruches cet hiver.

Pour lui, les causes sont multiples. Il pointe d’abord le varoa, un acarien qui attaque les abeilles qui s’affaiblissent et travaillent moins.
« Chaque année, il faut le traiter avec des huiles essentielles ».

La pollution peut aussi impacter la présence des abeilles, la monoculture. « Si vous mettez une abeille au milieu d’un champ de 4 hectares avec une seule espèce, où il n’y a plus de fleurs, elles meurent de faim. Dans ces monocultures, les personnes qui traitent avec des pesticides empoisonnent les abeilles ». Les nécotinoïdes, des insecticides effondrent aussi les colonies d’abeilles, autant que le frelon asiatique qui s’en nourrit. « C’est à la préfecture de se saisir du dossier. Le frelon asiatique est dangereux pour l’homme et pour les abeilles. Si quelqu’un se fait attaquer, l’État est responsable, insiste Pierre. Il y a dix ans, les abeilles récoltaient environ 80 kg de miel. Aujourd’hui si vous arrivez à récolter 20 kg de miel, c’est bien ».

Dans les années 80, ces abeilles pouvaient s’adapter, se débrouiller seules face aux menaces, mais désormais, elles dépendent des apiculteurs. « C’est révélateur de l’état de santé de la planète », regrette Guy Bourdie.

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