Deux Biterrois à la tête du village vacances de Grand-Vabre

  • C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
    C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
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    C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
  • C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
    C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
  • C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
    C’est l’histoire d’une pâte à pizza…
Publié le
François Cayla

Deux cadres de l’usine Cameron de Béziers ont repris le village vacances.

Fabien Call et Jérôme Christophe sont cadres au sein de l’usine Cameron, à Béziers, spécialisée dans la réalisation d’équipements pétroliers. L’entreprise a compté jusqu’à 1 000 salariés. Aujourd’hui, ils sont environ 500. Comme le souligne Jérôme Christophe, " dans notre secteur d’activité, il y a des hauts, il y a des bas. Pour l’instant, on est passé entre les gouttes. Mais jusqu’à quand ?…."

Pour faire face à cette incertitude professionnelle, les deux amis ont décidé, voilà déjà plusieurs mois, d’explorer plusieurs possibilités d’évolution. Le tourisme a été l’une des voies retenues. La quête d’une affaire s’est d’abord concentrée sur l’arrière-pays biterrois. Sans succès. Alors le cercle géographique s’est élargi, jusqu’à arriver en Aveyron.

L’Aveyron, Fabien Call et Jérôme Christophe connaissent de par leur métier. Leur entreprise fut longtemps l’un des donneurs d’ordres de la société decazevilloise MTI, dirigée par Jean-Paul Dieudé. Ils furent donc souvent amenés à venir dans le Bassin dans le cadre des contrats passés entre les deux entités industrielles.

Un " truc de dingues "

Les rapports établis avec Jean-Paul Dieudé furent cordiaux, voire amicaux. Et quand les deux Biterrois ont discuté de leur " plan " avec le chef d’entreprise decazevillois, ce dernier a, en quelque sorte, joué les entremetteurs. Il leur a notamment présenté Jean-Luc Delaneau, qui, outre sa casquette de président du Sporting club decazevillois (remisée au placard depuis la saison dernière), est à l’origine de la création du village vacances de Grand-Vabre.

Un équipement touristique qui, justement, cherchait un repreneur. " Ça a collé très vite, raconte Jérôme Christophe. On a vu la structure et on a accroché. On a ensuite emmené femmes et enfants et, ces derniers notamment, ont adoré l’endroit. "

L’endroit, niché dans un superbe écrin de verdure, sur les bords du Dourdou, en sortie de Grand-Vabre direction Conques, est composé de vingt gîtes en dur qui peuvent accueillir chacun six personnes. Comme une évidence, le site est baptisé Grand-Vabre Nature. Mais si les lieux ont d’emblée séduit les deux Biterrois, ces derniers ont tout aussi rapidement souhaité apporter leur touche personnelle aux prestations proposées. C’est alors qu’a commencé un " truc de dingues ", comme le qualifie Jérôme Christophe.

Devenus propriétaires de l’endroit en septembre 2017, les deux acolytes vont passer tout l’hiver à bosser sur leur projet. Au cours de semaines à 8 jours (!), il s’agira en premier lieu de continuer le job chez Cameron du lundi au vendredi. Le vendredi soir, le boulot terminé à Béziers, c’était sans attendre cap sur Grand-Vabre pour, durant quasiment tous les week-ends de la morte saison, donner forme aux idées emmagasinées dans le magasin à projets.

Un nouveau lieu de vie

Des idées qui pourraient tenir en un concept : créer un nouveau lieu de vie à Grand-Vabre, pas seulement l’été et pas seulement pour les touristes, à travers l’ouverture d’un débit de boissons (une licence IV récupérée dans le secteur a autorisé la chose) et d’une table conviviale sans prétention. Considérés de prime abord avec toute la prudence que l’on imagine par les Grand-Vabrois, les deux Méridionaux ont eu vite fait de s’attirer la sympathie des autochtones.

Au début, leur investissement dans le village vacances n’en a pas moins suscité tout autant d’interrogations que d’admiration, à voir ces deux énergumènes travailler d’arrache-pied par un froid glacial, sans eau et sans électricité, pour aménager un bar et un snack à l’entrée du site touristique.

"Pourquoi pas celui-là ?"

Bien vite, un véritable élan de solidarité s’est créé chez les villageois. Y compris chez les concurrents potentiels. C’est ainsi que l’aménagement matériel de la nouvelle cuisine a reçu le concours éclairé de Marie Bier, propriétaire du restaurant gastronomique du village. L’ancien patron du camping du Moulin, aujourd’hui fermé, a offert sans sourciller aux deux Biterrois le comptoir de son ancien établissement, l’installant lui-même à l’endroit désiré.

Et c’est ainsi qu’au fil des semaines et des mois de cet hiver 2017-2018 le village vacances de Grand-Vabre a changé d’âme et de visage. " Ça n’a pas été simple, concède Jérôme Christophe. Ça n’a pas été simple et ça a même été très compliqué. D’autant qu’il a fallu jongler avec nos familles, nos épouses, nos enfants. Heureusement que les gens du village étaient avec nous, nous ont aidés et soutenus. "

Pour l’heure, en semaine, c’est belle-maman qui tient la boutique. Les week-ends, Fabien et Jérôme, avec la bénédiction de leurs épouses qui ont validé la démarche, rappliquent pour prendre le relais. L’été s’annonce plutôt bien. Si juillet est assez inégal en termes de réservations, août devrait afficher complet.

Et les deux Biterrois ne cachent pas qu’au bout du bout, c’est bien l’espoir de vivre des activités du village vacances de Grand-Vabre qui a germé dans leur esprit. Sur le front grand-vabrois, ils ont déjà gagné plusieurs combats. Pourquoi pas celui-là ?

Anecdotes croustillantes

À Grand-Vabre, Fabien Call et Jérôme Christophe font aujourd’hui quasiment partie du décor. En quelques mois, ils ont réussi à s’intégrer et ne manquent déjà pas d’anecdotes " croustillantes ", à tous les sens du terme vu ce qui va suivre… Ainsi, à l’ouverture de leur snack, les Biterrois de service, assez peu au fait des affaires culinaires, se sont contentés d’envoyer à leur clientèle de la pâte à pizza surgelée. Ce qui n’était du goût de certains consommateurs éclairés installés dans le village et rapidement devenus des habitués de l’endroit. En particulier d’Alain Poujade, ancien employé municipal de Decazeville, ancien rugbyman decazevillois et, accessoirement, ancien pizzaïolo de la place Decazes.

L’histoire d’une pâte à pizza…

Ne supportant donc pas la qualité jugée discutable des " pizzas à la biterroise ", Alain Poujade ne fit ni une, ni deux, et prit la direction des cuisines du snack pour donner aux maîtres des lieux la recette de la pâte à pizza que lui-même a vendu pendant des années.

Une démarche appréciée de toute part (de pizza évidemment…), des consommateurs, comme des patrons du village vacances. Dans un cadre verdoyant et reposant, le nouveau snack de Grand-Vabre est donc peu à peu devenu un lieu de rencontres, d’échanges, de convivialité, comme l’ont souhaité Fabien et Jérôme.

Ces deux-là ont tout fait pour qu’il en soit ainsi, jouant du relationnel sans compter et sans calculer - " on aime le contact, c’est dans notre nature " - pour arriver par exemple à ne faire qu’un avec le club de quilles local, à avoir accès au stade de foot tout à proximité (en contrepartie, Jérôme tond la pelouse au besoin).

En guise de conclusion, on laissera la parole à une dame du cru, tout à fait conquise : " Vraiment, ils sont sympas. Ils ont toujours le sourire. Ils sont accueillants. Et puis, ce qu’ils ont fait du village vacances, c’est un vrai plus pour nous tous. " CQFD.

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