Le Villefranchois Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout

  • Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
    Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
  • Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
    Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
  • Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
    Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
  • Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
    Victor Fallouh a la Syrie dans son cœur, malgré tout
Publié le
Philippe Henry

En 2012, Victor Fallouh lançait l’association Enfance France-Syrie pour porter secours aux victimes innocentes de ce conflit qui déchire son pays d’origine depuis sept ans.

Le cardiologue villefranchois a réuni autour de lui des médecins, à commencer par le Dr Daniel Roux, vice-président de l’association La Chaîne de l’espoir, des psychologues, susceptibles d’apporter leur aide, mais également des anonymes. Quelques semaines après le lancement de l’association, les premiers colis humanitaires arrivent en Syrie.

Victor Fallouh se rend également sur place. Mais le travail des associations humanitaires se complique. Les attentats se multiplient. Damas, la capitale, est même frappée en plein cœur à quelques centaines de mètres de l’immeuble de la famille Fallouh. Une centaine de victimes est à déplorer.

Le docteur constate au fil des différents séjours dans le pays la désolation qui a frappé la Syrie : Alep, Homs, Tartous, Latakié… Des noms de villes qui résonnent aujourd’hui de façon tragique. " En janvier, j’ai vu la ville d’Alep, dévastée, se remémore-t-il. La moitié de la ville était détruite. Les hôpitaux manquaient de tout. " La vieille ville en ruine, la mosquée des Omeyyades, joyau hérité du VIIIe siècle, dévastée.

Mais plus que le patrimoine, ce sont les hommes, les femmes et les enfants de ces villes martyres qui ont le plus souffert des violents combats.

Aux côtés de médecins, d’infirmiers anesthésistes, Victor Fallouh va assister à des opérations médicales d’enfants, souffrant de malformation cardiaque. Les caisses de médicaments, de vêtements, de denrées, parviennent tant bien que mal en Syrie

Embûches

Mais, à mesure que le conflit se prolonge, " les profiteurs de guerre se sont multipliés ". " Si bien qu’en quelques années, il est devenu difficile de faire parvenir quoique ce soit dans le pays, déplore le cardiologue. Malgré tous nos efforts, toutes les discussions que nous avons pu avoir avec les différentes autorités sur place, certains ont abusé de leur position. "

Mais, toujours en partenariat avec La Chaîne de l’espoir, des enfants syriens sont amenés en France pour y être soignés et opérés dans de bonnes conditions. Malgré les embûches, l’association lancée par le Dr Fallouh avance. " Nous sommes restés en dehors de toute considération politique. De toutes religions. Il s’agit avant toute chose d’aider ces enfants, innocents dans cette terrible guerre qui est menée ", martèle le président de l’association Enfance France-Syrie.

Aux côtés de ses bénévoles, il poursuit un travail de l’ombre. Jusqu’au jour où un important chargement à destination de la Syrie est abordé par les militaires. " Tout ce que nous avions à l’intérieur a été confisqué, glisse-t-il à demi-mot. Il ne s’agissait que de simples lits d’hôpitaux et de matériel médical. "

" Réalité cruelle "

Un coup dur porté au cardiologue et à son association. " J’ai beaucoup souffert de cette situation, confie-t-il pudiquement, depuis la terrasse de sa maison qui embrasse Villefranche-de-Rouergue. Je l’ai vécu comme une injustice. Pour tout dire, j’étais dégoûté. Comment pouvait-on priver de ce matériel médical des personnes dans le besoin ? Je me suis heurté à une réalité cruelle. "

Si Victor Fallouh a, dès lors, décidé de se mettre en retrait, il ne reste pas moins président de son association et surtout très concerné par la situation en Syrie. Régulièrement, il correspond avec des personnes de confiance qui œuvrent, sur place, au nom d’Enfance France-Syrie. Les contributions financières des donateurs permettent, plus que jamais, de faire bénéficier les populations locales de médicaments, de matériel médical, etc.

" Mais pour le moment, je ne ferai plus partir de grandes cargaisons. Cela devient trop compliqué pour les faire entrer dans le pays ", poursuit-il.

" Le pays finira par se relever "

Plus que jamais, la Syrie a et aura besoin des associations humanitaires. " Le retour des réfugiés va être encore plus compliqué, avance le médecin. La plupart des infrastructures sont par terre. Ils vont retrouver des villes fantômes où tout a été détruit. Et le coût de la vie a considérablement augmenté, notamment à Damas, la capitale. "

Et le cardiologue de se questionner, le regard perdu au loin : " Je ne sais pas comment la Syrie va se reconstruire, ni combien de temps cela prendra. Mais le pays finira par se relever. "

Même si sa vie personnelle en a été affectée, le Dr Fallouh gardera sa main tendue en direction de son pays d’origine, de ses racines. Un élan de générosité au départ, devenu un sacerdoce aujourd’hui. " Je resterai fidèle à l’engagement que je m’étais promis au début, lorsque j’ai lancé l’association : aider tous les enfants, sans aucune distinction. Je veux que ce pays se relève. C’est en aidant les générations futures que nous y arriverons. "

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?