L'aventure folle de deux Aveyronnais : « La solidarité nous a aidés à marcher pendant 8 000 km »

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    « La solidarité nous a aidés à marcher pendant 8 000 km »
Publié le , mis à jour
JDM

Laura et Alexis sont Aveyronnais. Agés de 21 et 23 ans, ils viennent de parcourir la France à pied. Une aventure folle vécue en couple et sans moyens.

En août 2017, vous vous êtes lancés dans un périple un peu fou : traverser la France en marchant. Un an et 8 000 km dans les jambes plus tard, vous êtes de retour chez vous, en Aveyron. Comment vous est venue l’idée d’un tel projet ?

L’an dernier, Laura a démissionné de MacDo. Elle voulait partir marcher pendant trois mois, se vider la tête, rencontrer des gens, avec l’argent de sa dernière paie. Je l’ai trouvé folle sur le coup. Nous étions en février, je trouvais ça dangereux... Je lui ai dit qu’on partirait plutôt tous les deux, un jour. J’étais agent de sécurité et pas du tout éduqué à la philosophie du voyage. Pour moi, à 17 ans, il fallait presque avoir un crédit, une femme, un chien. Bref, une vie bien rangée. J’espérais donc qu’elle oublie ce projet. Jusqu’à ce que je me retrouve au chômage, quelques mois plus tard. Un jour d’été, je me suis levé un matin en me disant " Ok, tu veux qu’on marche, on va marcher ". Mieux, on va faire le tour de France. Et ce, pendant un an.

Quelles étaient vos ambitions en démarrant votre périple depuis Espalion ?

Le rêve de Laura, c’était de se déposséder de tout ce qui est superflu. Moi, je voulais surtout voir la France, toutes ces régions que je ne connaissais pas. Nous sommes donc partis à l’aventure, volontairement sans argent. Ne rien posséder, c’est le meilleur moyen pour partager...

Étiez-vous préparé physiquement ? Sans un sou ou presque, où avez-vous dormi ?

Ni Laura ni moi n’étions des randonneurs. J’étais plutôt " apéro-pétanque ", si vous voyez ce que je veux dire. Il y a donc eu le mal de dos, les ampoules, puis nous avons appris à le devenir, au fur et à mesure... Quant à l’hébergement, on a dormi 60 % du temps sous une toile de tente et le reste chez l’habitant.

Quel a été votre itinéraire ?

Au départ, nous avons suivi le GR65 jusqu’aux Pyrénées, puis nous avons rejoint Biarritz et remonté la côte atlantique, jusqu’au Pas-de-Calais. Ensuite, nous avons longé les frontières belge, allemande, suisse et italienne, jusqu’à Menton. De là, on a suivi la mer jusqu’à Banuyls-des-Aspres avant de reprendre la direction du nord, jusqu’à Millau, où nous avons été accueillis par une famille. Nous touchons à notre but. Notre date d’arrivée à Espalion est prévue le 10 août. Ce jour-là, on a prévu plusieurs animations pour l’association Petits Princes.

Votre projet est lié à une démarche caritative ?

On a profité de ce voyage pour mettre en avant médiatiquement cette association qui a pour but de financer les rêves des enfants hospitalisés et gravement malades. Nous avions créé pour eux une page de collecte en ligne, accessible via alvarum.com et la page Facebook de notre carnet de bord (" Une marche pour un rêve d’enfant ").

Quelles ont été vos pires souvenirs ?

Sans argent, il y a eu des moments de galère et quelques nuits dans le froid. En Vendée, par exemple je me souviens que nous n’avons pas mangé pendant trois jours... Il y a aussi eu un moment dans le voyage où nous avons parlé à personne pendant une semaine. C’était long...

Que retiendrez-vous de cette expérience ?

L’incroyable diversité des cultures et des paysages. La France, c’est énormément de manières différentes de vivre, de manger, de s’amuser... Ce qu’on n’oubliera pas, aussi, c’est la solidarité de la population française. Si on a pu avancer et marcher pendant 8 000 km, sans “flancher” quand nous étions dans le dur, physiquement ou moralement, c’est grâce à elle. À tous ces gens qui, sur notre chemin, nous ont aidés, parlés, offerts le couvert, la douche et parfois le gîte. On rentre chez nous en sachant que nous avons tout un tas d’adresses pour repartir en vacances...

recueilli par j. b

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