Le moustique-tigre a l’Aveyron dans la peau : que faire face à la bête ?

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    Le moustique-tigre a l’Aveyron dans la peau Que faire face à la bête ?
Publié le , mis à jour
Jérémy Mouffok

Signalé pour la première fois en 2016 du côté de Villefranche-de-Rouergue, le moustique-tigre gagne du terrain dans le département. Malgré l’armada de dispositifs déployés par les pouvoirs publics,...

L’Aveyron est une terre colonisée ! Depuis deux années, une peuplade d’un genre particulier déploie ses ailes sur le territoire. Une espèce coriace, originaire de régions tropicales. Le moustique-tigre, arrivé au début des années 2000 sur la cote méditerranéenne, pullule dans les vertes contrées du département. Et son installation semble durable, pour ne pas dire définitive.

Installé à Villefranche et Millau

Le premier signe de vie de cette espèce jugée invasive remonte à l’échelle locale, à deux ans à peine. Quelques mois seulement après sa découverte chez les voisins lotois et tarnais, au cœur de Villefranche-de-Rouergue. L’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen, organisme en charge de la détection de l’espèce, y déploie un système de piège et confirme alors sa présence en terre aveyronnaise. Une étude est menée par la suite localement via le ministère de la Santé pour déterminer les circonstances de son installation. " Il n’a fallu qu’une année pour déclencher le niveau 1 du plan de lutte contre le moustique-tigre sur le reste du département ", rappelle aussitôt Mathilde Bousquet, ingénieure sanitaire et responsable du service santé environnement à la délégation départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) en Aveyron. La période de surveillance opérée sur le moustique-tigre en 2017 (entre le 1er mai et fin novembre) a révélé l’existence d’autres foyers. Non loin de l’ouest aveyronnais, à Capdenac-Gare. Mais surtout dans le sud du territoire, Millau étant considérée aujourd’hui comme une ville " colonisée ". " Il est apparu très ponctuellement à Olemps, mais il y a de fortes chances pour que ce soit quelqu’un qui l’ait ramené d’un voyage ", pondère toutefois la déléguée de l’ARS.

À l’instar des douze autres départements de l’Occitanie, l’Aveyron lutte désormais contre la prolifération de l’insecte, plus habitué aux chaleurs tropicales, mais qui a su s’adapter aux conséquences du changement climatique dans le sud de l’Europe. En usant du terme colonisation, les autorités sanitaires mettent également le doigt sur une problématique qui ne sera pas, malheureusement, ponctuelle. L’insecte, qui a voyagé grâce à différents modes de transports, s’est installé de manière irréversible et les traitements mis en place par les pouvoirs publics ne peuvent l’éradiquer.

Des pièges dressés par le conseil départemental

À défaut de l’éliminer, un ensemble de dispositifs est appliqué pour éviter sa prolifération et la propagation de maladies dites adulticides. Cas de zika, chikungunya et autres dengues sont signalés auprès de l’ARS. En Aveyron, seuls deux cas ont été signalés l’an passé. Des patients qui, a contrario, n’avaient pas contracté ces maladies à la suite de piqûres de moustiques " aveyronnais ". De son côté, le conseil départemental œuvre aussi, conformément à la loi, en tant qu’opérateur de démoustication. Avec l’appui d’Aveyron Labo et d’Altopictus, il a déjà dressé près de 45 pièges, sous la forme d’un seau noir contenant de l’eau et recouvert par du polystyrène, dans les endroits les plus sensibles. Une surveillance pour l’instant efficace, puisqu’aucun nouveau foyer n’a été découvert depuis le début de la surveillance pour le compte de l’année 2018.

Un soulagement qui ne devrait être que temporaire, le reste de l’Aveyron étant condamné, à terme, à vivre avec ce fameux moustique noir et blanc.

Que faire face à la "bête" ?

Combattre la prolifération du moustique-tigre est l’affaire de tous. Si l’Aveyron est encore épargné dans sa grande majorité, cela n’empêche pas les habitants de prendre d’ores et déjà quelques habitudes, une dose de bonne volonté étant nécessaire. Empêcher les larves d’éclore est indispensable. Il suffit pour cela d’éliminer les endroits où se trouve de l’eau stagnante. Ne pas garder trop longtemps des déchets verts et autres détritus fait partie également de cette liste de conseils. Changer également l’eau des plantes et le sable contenu dans les sous-coupes se révèle précieux. Le nettoyage régulier des gouttières est nécessaire pour ne pas voir le moustique-tigre gagner plus de terrain. Pour éviter toute piqûre, mieux vaut utiliser un produit anti-moustique en journée. Porter des vêtements couvrants et amples, utiliser des diffuseurs et serpentins, des ventilateurs, font fuir les moustiques, qu’ils soient tigres ou non.
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