Najac : décès de l'ancien maire Hubert Bouyssière

  • Hubert Bouyssière, ici avec Pierre Bonte pour une de ses dernières sorties officielles le 1er juillet 2016 pour les 35 ans de tourisme vert de Carlou
    Hubert Bouyssière, ici avec Pierre Bonte pour une de ses dernières sorties officielles le 1er juillet 2016 pour les 35 ans de tourisme vert de Carlou DR
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Jean-Paul Couffin

Il allait fêter ses 99 ans. 

Il vivait une fin de vie paisible à la maison de retraite de Laguépie (Tarn-et-Garonne) avec son épouse, à quelques encablures de son village de Villevayre.

Homme de la terre toute sa vie durant, Hubert Bouyssière fut agriculteur dans l’exploitation familiale de la Borie du Grès, près de Villevayre dans cette partie de la commune de Najac, village de 400 habitants, jouxtant le Tarn-et-Garonne, où il était né le 6 novembre 1919. 

Mais c’est en politique que celui qui deviendra le « Vieux lion » excella, en faisant ses gammes dès le 5 avril 1945 en étant élu, à lâge de 25 ans, parmi les plus jeunes conseillers municipaux de France.

Il devient conseiller général en 1957

Et ce, après avoir été parmi les désignés de la Libération. En 1953, il deviendra maire de Villevayre, avant d’être élu conseiller général du secteur de Najac en 1957, lors de l'élection partielle, consécutive au décès de Pierre Blanc. 

L’année suivante, on le retrouve député suppléant d’Albert Trébosc dans la seconde circonscription de l'Aveyron, alors que la droite faisait tomber le président du conseil Paul Ramadier.

En 1962, ce même tandem était battu. Mais Bouyssière fut le premier maire aveyronnais à pousser à la fusion de sa commune avec celle de Najac. C’était en 1965 et la décision fut prise par sept voix pour, trois contre et un bulletin nul. Après le rattachement de Villevayre, il sera logiquement élu maire de Najac le 20 mars 1965.

Battu aux sénatoriales et législatives

Candidat de droite aux législatives de 1967, avec pour suppléant un certain Olivier Giscard d’Estaing, il sera battu, tout comme aux sénatoriales de 1971 en ticket avec l’abbé Aliès. Hubert Bouyssière aimait ferrailler dans ces joutes souvent improbables.

Ainsi le retrouva-t-on aux législatives de 1973 avec l’UNR Claude Gamel pour suppléant alors que Jean Puech était aussi venu ferrailler avec Robert Fabre. Une défaite cinglante s’ensuivit. Comme en 1978, où il fut candidat du PR, RPR, CDS et CNI, avec un nouvel échec à la clef.

Lors de l’élection partielle de 1980, alors que Robert Fabre venait d’être nommé médiateur de la République, il pensait que son heure allait arriver. Mais cette fois au 2e tour, le radical Jean Rigal lui barra la route. Reste que sur les élections locales, Hubert Bouyssière a tenu jusqu’en 1998 son canton d’une main de fer.

Un ultime scrutin cantonal en 1998

Élu et réélu sans discontinuer, il devint vice-président de l’assemblée départementale en 1973 jusqu’à son entrée en disgrâce avec ce qu’il qualifiait de « Château ». D’ailleurs lors de l’ultime scrutin cantonal auquel il se présenta en mars 1998, il se confronta à la candidature d’un homme lige de ce « Château », en la personne de Claude Roumagnac. 

Ulcéré, alors qu’il pouvait se maintenir au deuxième tour, il jeta l’éponge et appuya fortement le candidat de gauche Bernard Vidal qui fut élu. Son dernier combat, à 89 ans, les municipales de 2008, lui fut fatal. Ses colistiers d’hier, emmenés par Jean-Louis Cance le lâchèrent. Heureusement, pour se consoler, il lui restait son saxo, compagnon des bons et des mauvais jours. Et bien sûr, toute sa famille faisant bloc autour de lui et de son épouse.

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