Rugby : zoom sur la reprise de la Fédérale 1 et ses changements

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Centre Presse Aveyron

Rodez reprend la compétition ce dimanche à Paul-Lignon avec la réception de Blagnac (15 heures).

Deux petites saisons et puis s’en va. Mise en place à l’été 2016, la poule Élite de Fédérale 1, qui réunissait des clubs offrant les garanties sportives, administratives et financières nécessaires pour prétendre à l’obtention des deux billets pour le championnat de Pro D2 (un « direct » pour le champion, l’autre étant mis en jeu dans le cadre d’une phase finale disputée par les équipes classées de la deuxième à la cinquième place) - et correspondait, dans la réalité, à une forme de Pro D3 - a officiellement disparu dans la foulée de l’exercice 2017-2018, et avec elle ce niveau à deux vitesses entre, d’un côté, les équipes jouant une montée à l’échelon supérieur et, de l’autre, dans les trois groupes restants (dénués de l’étiquette « Élite »), celles qui étaient condamnées à éviter la relégation ou à jouer la gagne dans le trophée Jean-Prat.

Au printemps, les dirigeants des clubs évoluant au plus haut niveau du rugby amateur ont opté pour une nouvelle formule, similaire à celle qui était en vigueur avant 2016, à savoir quatre poules de douze équipes (sauf dans la troisième, celle dans laquelle a été placé Rodez, qui n’en compte que onze), avec deux clubs de l’ancienne poule Élite en têtes de série dans chacune d’entre elles. à l’issue de la phase régulière, les deux premiers de chaque poule s’affronteront en phases finales (matches aller-retour) avec, à la clé, le titre de champion de France et, pour le vainqueur ainsi que pour le finaliste malheureux, une place dans l’ascenseur vers la Pro D2, sous réserve du respect du cahier des charges et de l’aval de la DNACG (direction nationale d’aide et de contrôle de gestion).

Si seulement l’un des deux s’y tient, un repêchage du vainqueur de la petite finale sera opéré, puis, à défaut, le perdant. Dans l’hypothèse où aucun des membres du dernier carré ne répondrait aux exigences, aucune montée n’aurait lieu. Enfin, les seize équipes classées de la troisième à la sixième place dans chaque poule à l’issue de la phase qualificative disputeront le challenge Yves-du-Manoir, ressuscité dans un format classique avec, au programme, huitièmes et quarts de finale, demi-finales et finale.

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Plus de monde au stade ?

Cette refonte, votée en assemblée et valable pour trois ans, a reçu un accueil mitigé chez les présidents des clubs concernés, certains, comme celui d’Albi, Alain Roumegoux, n’ayant pas caché que leurs faveurs allaient à un statu quo, alors que d’autres se sont réjouis de cette nouvelle donne, à l’image du Ruthénois Jean-Paul Barriac, qui s’est dit « très satisfait ».

« Quand vous n’étiez pas en poule Élite, tout le monde vous regardait comme si vous jouiez un niveau en dessous, explique-t-il. Les partenaires, les collectivités se disaient “Ils ne sont pas avec les clubs huppés”. Là, c’est fini. Le niveau va être plus relevé et pour les spectateurs, cela offrira plus de piment. Quand vous affrontez des clubs comme Romans-Valence, Aubenas ou Nîmes, c’est intéressant. De plus, ce sont des adversaires contre qui on n’a plus joué depuis longtemps. Le fait d’avoir de grosses rencontres devrait attirer un nombre de spectateurs plus important au stade et rappeler ce que l’on avait vécu quand on avait affronté Auch, Bourgoin ou encore Nevers. Il y avait un vrai intérêt sportif et lors de certaines affiches, on avait accueilli jusqu’à 4 000 spectateurs. Et quand vous êtes sportif, c’est beaucoup plus motivant de jouer dans un stade plein. »

Pas de « course à l’armement »

Conscient de l’élévation du niveau induite par cette nouvelle répartition des forces (« Peut-être qu’on aura du mal et qu’on mettra un genou à terre face à certaines équipes mais comme le dit le proverbe, “à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire” »), celui qui a succédé à Norbert Fabre il y a quatre ans voit en cette nouvelle donne une opportunité à saisir et réfute l’hypothèse selon laquelle elle serait la preuve d’une financiarisation du rugby amateur.

« A un moment donné, il faut arrêter de se voiler la face. Dans tous les sports un peu médiatisés, comme peuvent également l’être le handball ou le basket-ball, il y a de l’argent. Aujourd’hui, un club qui veut aller en Pro D2 avec 500 000 euros de budget ne peut pas y aller et objectivement, il y en a qui n’ont plus rien à faire en Fédérale 1, avec des budgets de 400 000 ou 500 000 euros ; ils se foutent de la gueule du monde. S’ils ne peuvent pas vivre en Fédérale 1, il faut qu’ils aillent en Fédérale 2. On veut une certaine élite mais certains ne font rien pour… On n’est pas non plus sur des sommes astronomiques mais malgré tout, à l’heure actuelle, il est impossible de rester en Fédérale 1 avec un budget inférieur à 700 000 euros, et encore, il faut que tout soit parfait », tranche-t-il, lui qui a dû s’adapter cet été, dans le recrutement, à ce changement.

« On peut prendre des risques sportifs mais pas financiers, assure-t-il, évoquant une place finale dans le milieu de tableau comme objectif. Il y a quatre ans, l’enveloppe consacrée aux joueurs était supérieure de 400 000 euros à celle dont on dispose maintenant ; on l’a diminuée, diminuée, diminuée et on a fait le choix d’être prudents, ce qui est indispensable compte tenu des difficultés qu’on a connues. Arnaud (Vercruysse, l’entraîneur, NDLR) a été formidable parce qu’il a accepté cette réduction chaque année. Cet été, on a encore une fois été attentifs. Avec nos moyens, on a essayé d’être lucides et refusé de se lancer dans une course à l’armement. »

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