Chauffard et amnésique, sa fuite en avant s'achève en prison
Jeudi matin en pleine nuit à Septfonds (Tarn-et-Garonne), il vole une roue sur une voiture. Prend la fuite à toute vitesse, et à Memer suscite l’intérêt des gendarmes qui opèrent un contrôle, alertés par cette voiture qui, au-delà de la vitesse, fait un bruit d’enfer avec son pneu arrière crevé... L’homme ne s’arrête pas aux injonctions des gendarmes, file à 165 km/sur une route de campagne qu’il emprunte pour échapper aux gendarmes qui le prennent en chasse de longues minutes durant avant que le chauffard ne rate un virage, percute un poteau téléphonique, s’enfuie en courant dans la nuit, sème les gendarmes, s’arrête dans un champ où il reconnaît s’être endormi. C’est bien d’ailleurs la seule chose dont il se souvient à peu près. Du reste, il ne garde aucun souvenir.
Ce vendredi à la barre du tribunal, ce jeune trentenaire résidant à Toulonjac « veut comprendre » ce qui lui est arrivé. Le président Goumont lui rafraîchit la mémoire, sur les faits et surtout sur son passé à travers la longue litanie de ses seize condamnations pour vols et délinquance routière en particulier. Chaque fois, il a obtenu des tribunaux des mesures alternatives à la prison, des obligations de soins (qu’il n’a pas souvent suivies), des sursis. « On vous a laissé de nombreuses chances, on vous a fait confiance, on voit aujourd’hui l’inefficacité pour vous des mesures probatoires », résume le président Goumont.
Des récidives multiples, martelées par le substitut du procureur Frédéric Coulomb qui ne croit pas à ses pertes de mémoire, liées selon le prévenu à son intempérance alcoolique. La mise en danger de la vie d’autrui associée à ses antécédents, ne plaide pas pour lui.
Une mission dont s’acquitte Me Frédéric Savy qui assure que son client est « dans un schéma d’autodestruction, une fuite en avant que l’incarcération ne réglera pas ». Et espère « un suivi personnalisé pour l’aider à se remonter car il prend le chemin ».
Le parquet avait requis 15 mois minimum de prison ferme avec révocation des sursis. Le prévenu emporte du tribunal 18 mois de prison ferme, la révocation des sursis et un mandat de dépôt à l’audience qui le conduit directement à la maison d’arrêt.
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